![]() Coopération militaire RDC-France: deux activistes congolais interpellent MacronJeudi 29 Mars 2018 - 19:45 Jean-Jacques Lumumba, réfugié en France, et son compatriote Floribert Anzuluni, du mouvement citoyen Filimbi, ont envoyé une lettre au président français dans laquelle ils s’indignent de la « tiédeur surprenante » des réactions de Paris face au « coup d’État constitutionnel » dont est victime le peuple congolais, tout en dénonçant « la poursuite de la coopération militaire et sécuritaire » avec Kinshasa.
« Liberté, égalité, ambiguïté ? », tel est l’intitulé de leur message dont le contenu est un appel à une reconsidération de la position française vis-à-vis d’un pouvoir jouant aux prolongations grâce au « coup d’État constitutionnel dont est victime toute une nation ». Qualifiant de « tiédeur surprenante » l’attitude de la France tendant à se démarquer des prises de position de la communauté internationale, Jean-Jacques Lumumba et Floribert Anzuluni dénoncent particulièrement « la poursuite de la coopération militaire et sécuritaire » entre Paris et Kinshasa. Et de s’interroger sur les mobiles qui poussent la France à maintenir ce partenariat militaire : « Intérêts industriels ? Pétrole du Lac Albert à travers la récente prolongation de la licence d’exploration de la multinationale Total ? Contrats Juteux ? », autant de questions que se sont posées les deux signataires de la lettre. Le plus surprenant, estiment-ils, est qu’alors que la Belgique s’est décidée, en avril, de rompre avec sa coopération militaire avec la RDC, la France, elle, a fait fi de cette rupture en poursuivant son partenariat militaire avec le Congo. « Nous refusons de croire que les valeurs qui fondent la France et qui l’ont située aux côtés du peuple congolais opprimé, dès le début de cette lutte pacifique pour l’alternance politique, soient réduites au silence, pire encore à une tiédeur ambiguë, indigne du pays d’Aimé Césaire », ont écrit les deux activistes. Ils exhortent, par ailleurs, Emmanuel Macron à faire évoluer la position française vis-à-vis de Joseph Kabila pour autant qu’il n’est pas encore trop tard pour le faire. Rappelons que la coopération de sécurité et de défense conduite par la France en RDC a connu une diminution ces dernières années et a été adaptée au regard de l’évolution de la situation intérieure. À en croire le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, cette coopération a été « réorientée vers l’aide à la formation des cadres de l’armée congolaise, en dehors de toute activité opérationnelle ». « Aucun coopérant français n’intervient dans des activités liées, de près ou de loin, au maintien de l’ordre », tient à nuancer Paris, question de lever toute équivoque sur le maintien du partenariat militaire RDC-France réorienté notamment vers l’équipement d’instituts de formation et de forces navales. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Jean-Jacques Lumumba Notification:Non |