Coopération sino-congolaise : la relation entre les deux pays élevée au rang de « partenariat stratégique global »

Mardi 12 Juillet 2016 - 19:45

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Faisant le point mardi au cours d’une conférence de presse sur la visite d’Etat que le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, a effectuée en Chine du 4 au 8 juillet, à la tête d’une importante délégation, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’Etranger, Jean-Claude Gakosso, s'est félicité de ce que « la relation entre la Chine et le Congo a été portée au niveau du partenariat stratégique global ».

Le chef de la diplomatie congolaise a expliqué le sens de ce rang et précisé que « dorénavant la coopération sino-congolaise va concerner tous les secteurs d’activités ». « Désormais, avec la Chine, nous avons une coopération tous azimuts », y compris dans le domaine spécifique du département en charge des Affaires étrangères, a-t-il commenté.  

Hormis cela, « le Congo est devenu un pays pilote en matière de coopération avec la Chine », a dit le ministre, ajoutant qu’il y n’a que quatre pays sur le continent africain qui sont des pays pilotes retenus par le gouvernement chinois : la Tanzanie, le Kenya, l’Ethiopie et le Congo.

Pour ce qui est du Congo, les deux parties ont procédé, au cours de cette visite, à la signature de 11 accords pour témoigner de l’excellence des relations bilatérales. Le ministre s’est appesanti sur quelques-uns de ces accords, dont celui portant sur la mise en œuvre de la première zone économique du Congo, celle de Pointe-Noire, et celui qui envisage la possibilité de transaction financière avec la monnaie chinoise, le yuan. Citons aussi l’accord de rachat de la dette de l’Etat congolais aux entreprises chinoises ; l’accord-cadre sur le développement de la coopération entre la Commission nationale chinoise de développement et de réformes et, le ministère en charge des Grands travaux du Congo y compris le Mémorandum d’entente et de coopération entre les deux ministères en charge de l’agriculture. S’y ajoute, l’accord d’un don de 200 millions de yuans.

Grâce au raffermissement de la coopération bilatérale, la Chine procédera à la  reconstruction du port minéralier de Pointe-Noire dans le cadre de la mise en œuvre de cette zone économique . Il faut parler aussi de la modernisation du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), de l’augmentation du nombre de bourses accordées aux jeunes congolais qui passe de 230 à 300 chaque année et de tant d’autres dossiers qui, selon le ministre, font partie de ceux qui devront contribuer « à changer le visage du Congo ».« En réalité, nous sommes en train de vivre un tournant décisif dans l’histoire des relations entre la Chine et l’Afrique », a estimé le chef de la diplomatie congolaise, qui s’est félicité de ce que le Congo soit l’un des « plus vieux amis de la Chine ».  

Cette dernière visite du chef de l’Etat en Chine, la 14e du genre, était aussi l’occasion pour le président Xi Jinping et son homologue congolais de passer en revue les grands sujets de diplomatie internationale. Il s’agissait, entre autres, de la nécessité de protéger l’environnement ; celle de chercher une solution pacifique concernant le contentieux qui oppose la Chine à quelques Etats voisins dans leur différend sur la mer de Chine méridionale. Les deux présidents ont aussi évoqué la nécessité de réformer le Conseil de sécurité de l’ONU pour faire en sorte que l’Afrique y dispose de deux sièges. « Le principe est déjà acquis mais l’on doit travailler sur les modalités pour atteindre cet objectif, et la Chine nous soutient dans ce combat qui est le nôtre pour que les Africains prennent part à la décision au niveau du Conseil de sécurité », a expliqué Jean-Claude Gakosso.

Le principe universel aujourd'hui est à la diversification des partenaires

Le président chinois a profité de cette opportunité pour saluer les efforts de la médiation congolaise dans la crise centrafricaine ; ce qui a abouti à l’organisation des élections générales ayant porté Faustin Archange Touadera au pouvoir dans des conditions de paix. Xi Jinping a également salué le leadership du chef de l’Etat congolais. « S’il faut résumer, je peux dire que c’est un grand honneur que la Chine a fait à notre président, et à travers lui, à notre pays et à notre peuple », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’Etranger.

Répondant aux questions des journalistes, sur le genre de rapports que le Congo réserve à d’autres pays, Jean-Claude Gakosso a affirmé que « le principe aujourd’hui est à la diversification des partenaires ». « Ce n’est pas parce que nous sommes en train de raffermir une relation qui est ancienne avec la Chine que nous allons abandonner nos anciens partenaires », a expliqué le ministre qui faisait allusion à la France, partenaire historique du Congo. « Nous avons des partenaires et nous travaillons à rechercher d’autres (…). Les relations sont très bonnes avec la République française. La France et le Congo sont unis dans un mariage solide », a souligné le ministre, ajoutant que le président de la République a nommé un nouvel ambassadeur du Congo en France en la personne de Rodolphe Adada, ancien ministre d’Etat.

En ce qui concerne les transactions financières, Jean-Claude Gakosso a indiqué qu’un processus sera mis en place pour faciliter l’échange avec le yuan chinois. Quant au rachat de la dette, il a fait savoir que le Congo va discuter désormais directement avec le gouvernement chinois, non pas avec les entreprises privées chinoises. Du reste, l’économie chinoise a besoin des matières premières comme le pétrole, le fer, la potasse et autres qu’elle pourra trouver au Congo ou ailleurs, ce qui permettra la coopération gagnant-gagnant, a conclu le ministre.  

Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l'étranger, Jean Claude Gakossso

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