Coronavirus : des conséquences économiques et sociales « d’une ampleur inégalée »

Samedi 25 Avril 2020 - 12:02

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La Banque mondiale (BM) parle « d’une tragédie humaine à l’échelle planétaire qui porte un coup d’une gravité sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale ». Pour le Fonds monétaire international (FMI), l’actuelle crise « peut inverser les progrès récents en matière de développement ». En RDC, on table déjà sur une récession de moins 2 % à cause de la chute des exportations des minerais.

Avec l’ampleur de la pandémie dans les pays africains, les signaux d’alerte viennent un peu de partout. La BM projette le pire dans les prochains jours : « Les pays les plus pauvres risquent d’être bientôt touchés sur tous les fronts, et la catastrophe économique et sociale qui les frappera aura des effets qui se propageront dans l’ensemble du monde, en favorisant la diffusion du virus et en mettant en péril le redressement de l’économie mondiale ». Par conséquent, la coopération reste un impératif pour éviter le pire, soutient-elle. Les choix d’aujourd’hui détermineront la capacité des pays en développement à faire face à la crise sanitaire et économique.

La même crainte est partagée par le FMI qui apporte quelques chiffres. En 2020, l’Afrique subsaharienne va enregistrer la pire contraction jamais enregistrée, soit 1,6 %. Certes, la priorité reste bien le renforcement des capacités et des dépenses de santé pour sauver des vies et contenir l’épidémie. Mais les besoins de financement sont énormes pour relever ce défi. « Il est essentiel que tous les partenaires au développement apportent leur soutien, y compris en allégeant la dette des pays les plus vulnérables », indique le FMI. L’institution financière internationale invite les pays en développement à mettre en œuvre des politiques budgétaire, monétaire et financière qui protègent les groupes vulnérables pour atténuer les pertes économiques et soutenir la reprise.

Dans le registre des chiffres, la RDC n’est pas épargnée par la contraction des activités économiques  au cours de cette période exceptionnelle. En effet, on évoque une contraction du PIB de l’ordre d’un peu moins de de 50 milliards de dollars américains. "Les exportations minières sont affectées à travers la baisse de la demande. Le secteur minier, représentant environ 25 % du PIB, assure un très fort pourcentage des recettes de l’État et emploie beaucoup de main d’œuvre", conclut le FMI.

Sur le plan social, l’Organisation Action contre la faim affirme s’être déployée dans quarante centres de santé de la capitale pour accompagner les services locaux compétents dans les activités de prévention. Cette situation tombe au plus mal pour le pays qui enregistre déjà une grave crise alimentaire. Actuellement, 1,1 million d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë sévère. Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa

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