Coronavirus : nécessité de repenser les secteurs de l’éducation, la santé et la nutrition

Vendredi 18 Septembre 2020 - 13:19

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Le Programme alimentaire mondial (PAM) a, par le biais de sa directrice des programmes d’alimentation scolaire, Carmen Burbano, présenté une analyse susceptible d’aider les Etats à réduire les impacts de la pandémie de  coronavirus dans la vie des enfants scolarisés.

Dans ce document, le PAM invite les Etats à mettre en place des stratégies visant à réduire les conséquences du coronavirus sur le parcours scolaire des enfants vulnérables. Pour la reprise des cours, en pleine période de Covid-19, plusieurs questions concernant les conditions de travail dans les écoles, le respect des mesures barrières ainsi que sur la prise en charge des enfants, se posent avec acuité. Pour tenter de répondre à certaines de ces interrogations, le PAM estime que la collaboration entre les Etats et les institutions internationales devrait s’accentuer.

Selon Carmen Burbano, les écoles sont le lieu où les familles pauvres ont accès à des aides et des avantages économiques ou non, visant à lutter contre les inégalités structurelles. Depuis le mois d’avril, environ 370 millions d’enfants ont été privés d’accès à des repas et à des services de santé essentiels. Sans la plate-forme scolaire, et sans l’accès aux programmes de santé et de nutrition, des problèmes tels que la faim, la pauvreté et la malnutrition sont exacerbés pour des centaines de millions d’enfants et leurs familles.

« Sans l’accès à un repas nutritif, l’apprentissage devient plus éprouvant pour les enfants. La faim et les carences nutritionnelles rendront également plus difficile le retour en classe des enfants après la fermeture de l’école : les estimations actuelles indiquent que 24 millions d’enfants ne retourneront jamais en classe. Les filles sont disproportionnellement touchées », explique Carmen Burbano.

Elle pense, en outre, que pour prévenir cette menace, il est important de réimaginer une éducation de qualité et inclusive. Cela commence par l’élargissement du concept d’éducation en ajoutant le bien-être des enfants, à travers des investissements urgents et substantiels dans les services de santé et de nutrition en milieu scolaire.

Le PAM demande par la même occasion aux dirigeants du monde de renforcer le financement en changeant des politiques éducatives. « Ce n’est qu’en investissant dans l’apprentissage et dans l’apprenant et en injectant des ressources dans les programmes scolaires et de nutrition que nous pourrons garantir que toute une génération d’enfants les plus vulnérables ne sera pas abandonnée », ajoute la directrice des programmes d’alimentation scolaire du PAM.

Notons que plus de 70 pays ont adapté leurs programmes afin de continuer à soutenir les enfants pendant la fermeture des écoles par le biais de la distribution de repas à emporter chez eux, de bons d’achat ou de transferts d’argent. Le PAM a apporté son aide à 6,9 millions d’enfants dans 45 des pays les plus pauvres. « Cette logique doit être adoptée par l’ensemble du secteur de l’éducation parallèlement à la planification de la réouverture des écoles. C’est dans cette optique que le PAM et l’Unicef se sont associés pour plaider en faveur d’une réouverture des écoles en toute sécurité dans les pays les plus pauvres et offrir à 10 millions d’enfants parmi les plus vulnérables des services de santé et de nutrition », a-t-elle rappelé en substance.

Rude Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo: Des lycéens congolais lors du démarrage effectif des épreuves écrites du bac sur l’ensemble du territoire national. DR

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