Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo de nouveau devant la barre le 25 avril

Samedi 19 Mars 2016 - 11:53

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Condamnée en mars 2015 à 20 ans de prison, notamment pour « attentat contre l’autorité de l’Etat », Simone Gbagbo sera jugée le 25 avril prochain pour « crime contre l’humanité » devant la Cour d’assises d’Abidjan, a annoncé ce week-end la justice ivoirienne.

L’instruction dans le cadre de ce dossier s’est achevée en janvier dernier, après la décision de la chambre d’accusation de renvoyer l’ex-première dame aux assises pour jugement. « Le pourvoi (en cassation) introduit par sa défense a été rejeté le 17 mars par la Cour suprême. Les assises vont donc se tenir le 25 avril », a indiqué Me Dirabou, un mentor du barreau d’Abidjan. En effet, cette décision de la chambre d’accusation avait été attaquée par les avocats de madame Gbagbo qui s’étaient alors pourvus en cassation. L’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo - actuellement jugé à la Haye à la Cour pénale internationale (CPI) -, a été condamnée en mars 2015 à 20 ans de prison, notamment pour « attentat contre l’autorité de l’Etat », lors de la crise postélectorale 2010-2011.

La CPI soupçonne également madame Gbagbo d’avoir joué un rôle majeur dans ces évènements. La Côte d’Ivoire a rejeté plusieurs demandes de transfèrement à La Haye, affirmant être en mesure d’assurer à l’ex-Première dame une justice exemplaire sur le sol ivoirien. « Les infractions pour lesquelles elle est poursuivie à Abidjan sont les mêmes que celles de la CPI. Or, le principe de la CPI est ceci: ou vous jugez la personne ou vous nous la remettez », a expliqué le magistrat ivoirien. Le président Alassane Ouattara a été plus clair début février, lors qu’il a déclaré qu’il « n’enverrait plus d’Ivoiriens » à la CPI, indiquant que son pays avait désormais une « justice opérationnelle ».

La crise post-électorale est née à la suite d’une présidentielle controversée en novembre 2010, opposant au second tour Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois. Malgré que les deux camps se sont rendus coupables des crimes graves pendant cette crise, aucun responsable du camp de l’actuel président n’a à ce jour été inquiété.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

L'ex- Première dame Simone Gbagbo

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