Couleurs de chez nous : Enfin, elles sont passées !

Vendredi 3 Janvier 2020 - 17:30

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Il s’agit des fêtes. Après avoir mis la société en ébullition, semé troubles et désordre, remis en cause des unions et des amitiés, ruiné des économies ou simplement dévoilé le caractère des femmes et des hommes.

Il est vrai que les fêtes de fin et début d’année sont célébrées partout dans le monde mais elles prennent des allures différentes selon les pays. Pour rappeler ce que nous écrivions les années passées ici même, chez nous, la fête se résume à trois choses : manger, boire et danser. Et, bien sûr, prier. Vraiment ? Non ! On ferait mieux de préciser qu’il s’agit d’aller passer nuit à l’église.

Cette année n’a pas échappé à cette logique culturelle et sociale.

Le 25 décembre par exemple, les rues et avenues sont désertes jusqu’aux environs de seize heures. C’est à partir de cette heure-là que l’on assiste à une ruée vers les grandes artères. De processions entières de familles sortent des zones reculées pour converger vers les centres qu’ils jugent plus attractifs. 

Certains pour des séances de photographies, d’autres pour des apéritifs en plein air. D’autres encore pour une simple parade pour démontrer l’harmonie de la famille. Une harmonie éphémère souvent remise en cause au retour de cette sortie forcée.

Le 1er janvier n’est pas différent de Noël. Musique à fond dès les premières heures, barbecues imposés ou improvisés, arrivées des visiteurs non invités, décoration sans art des salons de maison, etc. Pendant ce temps, les femmes envahissent les salons de coiffure pour une coupe qu’elles mettent du temps à proposer.

Le 1er janvier toujours, on assiste à des scènes : des gens endormis dans les rues, d’autres qui, de retour des églises, ne peuvent accéder à la maison parce que les portées ou portails sont hermétiquement fermés. Soit parce que celles et ceux qui sont restés ont festoyé jusqu’à l’aube et sont rattrapés par le sommeil. Soit encore ils ont violé la consigne qui consistait à garder la maison et sont sortis en oubliant de revenir avant le lever du soleil.

Le grand spectacle dans tout ceci reste l’étendue de dégâts après les repas : vaisselles par-ci et par-là ; bouteilles de tout genre éparpillées dans la maison et dans la cour. Le riz, le haricot, le poulet, les côtes et le saka saka constituent l’essentiel du menu des fêtes au Congo, du nord au sud et de l’est à l’ouest.

Et le 2 janvier ? Rues et avenues désertes. Administrations vides  et des descentes surprises de certaines autorités. Des dormeurs au salon et chambres abandonnées ou concédées aux invités malmenés par Bacchus. Malgré cela, il y en a qui renouent avec les hostilités toute la journée du 2 janvier sans observer la trêve.

Durant cette période, tradition oblige, les téléphones sont inondés de messages de vœux rarement personnels car chacun fait du copier-coller pour des envois groupés qui manquent d’affection. Sauf chez certaines gens soucieuses de vraies traditions et qui les perpétuent par des cartes de vœux portant leurs griffes.

Enfin : heureuse année aux lecteurs de cette chronique !

Van Francis Ntaloubi

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