Couleurs de chez nous: les drapeaux

Jeudi 11 Avril 2019 - 23:25

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On sait, tous, ce que c’est qu’un drapeau. Il symbolise la république, un Etat ou un pays. Le drapeau va avec l’hymne. Lors des rencontres sportives entre deux nations, les drapeaux sont à l’honneur ainsi que les hymnes exécutés au début de la rencontre. Arborer le drapeau suppose revendiquer son appartenance à un pays ou à une nation. L’acte exprime l’amour que l’on éprouve pour sa terre. En d’autres termes, il exprime le patriotisme.

On a vu des images des manifestants arborant le drapeau pour traduire leur fierté d’être des citoyens d’un pays. On en a aussi vu d’autres brûler des drapeaux pour manifester leur colère vis-à-vis des gouvernements ou des Etats qu’ils considèrent comme leurs ennemis. Tout comme ceux-là qui marchent sur les drapeaux de leurs pays ou des pays tiers chaque fois qu’ils se sentent blessés au plus profond d’eux.

Chez nous, les taximen et, rarement quand même les transporteurs des bus, arborent le drapeau congolais (vert, jaune et rouge) à travers les drapelets qu’ils placent à l’avant de leur voiture. Signe, ici, de leur attachement au Congo, leur pays. Louable comme geste patriotique !

Pourtant, certains vont plus loin en arborant des drapeaux d’autres pays : Etats-Unis, France, etc., peut-être s’agit-il, pour ceux-là, de signaler leur bi nationalité. Souvent non ! Juste par admiration pour ces pays. Cependant, le geste, implicitement autorisé, a poussé ces Congolais plus loin. Dans certains quartiers, des drapeaux sont suspendus sur les toits ou sur des mâts au milieu de la cour. Dans les villages, on rencontre ce genre d’actes avec des drapeaux d’ailleurs au-dessus des hangars. Des actes, à l’époque, reconnus « rastas » qu’étaient les adeptes du reggae. Un nom tirant ses origines de celui du ras Tafari Makonnen (couronné sous le nom de Hailé Sélassié), considéré comme le Messie noir. Ces rastas avaient leur façon de vivre avec des revendications enfouies dans leur esprit et qu’ils manifestaient à travers leurs écharpes tricolores.

Pour revenir à nos conducteurs, il est permis de soupçonner leur ignorance quand ils font cohabiter deux ou plusieurs drapeaux sans raison véritable. Un antipatriotisme qui ne dit pas son nom et qui serait condamné si le même acte était posé par un acteur politique. En effet, l’usage des drapeaux est protégé et, comme tel, il n’est pas autorisé à quiconque de jouer avec les emblèmes. Si le drapeau national traduit l’amour pour sa patrie, mais il en va autrement pour un drapeau étranger que l’on brandit publiquement. Que faut-il comprendre dans ces actes des taximen de Brazzaville et des autres villes du Congo ?

On peut dire qu’ils sont tombés dans le piège des vendeurs ambulants qui les leur proposent le long des artères et avenues. Et pourquoi laisse-t-on un tel commerce prospérer alors qu’il a un côté nuisible à la citoyenneté ? Des questions légitimes et pour lesquelles les réponses reposent dans la mise en œuvre d’une éducation citoyenne et patriotique qui fait défaut chez nous.

Cette confusion des couleurs n’est pas le seul péché des Congolais en matière de citoyenneté. Car la tentation est grande chez nous de regarder toujours ailleurs. Suivez mon regard !

Van Francis Ntaloubi

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