Covid-19 : la personnalisation du masque, une tendance en vogue

Jeudi 25 Juin 2020 - 20:00

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Dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, le gouvernement congolais a instauré, au sortir du confinement, le port obligatoire du masque. Cette mesure censée protégée la population a été détournée par le secteur de la mode pour devenir une tendance à part entière dans les capitales du pays. Déclinaison de cet accessoire qui fait désormais mouche auprès des « fashions addict ».

Multicolore et fleuri pour Romarithe, vert pour Lionel, bariolé pour Jennifer et kaki pour Prince... Cette matinée-là, les masques sont totalement différents, mais ils ont une ressemblance : ils sont assortis aux vêtements. Pour être à la mode, l'assortiment masque-vêtement est désormais incontournable. Cela suppose posséder plusieurs masques pour pouvoir en choisir selon les jours et les tenues. Simplicia, 18 ans, fait partie de ces adeptes. « Je les mets selon mes tenues du jour. Même masquée, je souhaite rester stylée », a-t-elle confié le sourire aux lèvres.  

Dans les rues de Brazzaville, de plus en plus de citoyens arborent des masques personnalisés, colorés et surtout assortis à la tenue ou accessoires vestimentaires. Le masque, purement utilitaire au départ, devient une véritable tendance. Evidemment, avec la mise à contribution des couturiers et créateurs de mode dans la conception des masques durant le confinement, il fallait s’y attendre.

Dans les marchés, rues et boutiques, les masques réutilisables en coton, pagne ou satin, moins cher que les masques chirurgicaux, s’arrachent comme des petits pains. Les prix variant entre 300 et 1 000 francs CFA. « Avec le déconfinement et le port obligatoire du masque, ce petit bout de tissu est devenu un véritable accessoire du quotidien au Congo, mais aussi dans le monde. Grâce aux créateurs de mode, le masque est beaucoup plus esthétique et moins anxieux », en pense Vanessa Dangassa.

Un avis que partage François Kanga qui préfère nettement les masques en tissu que les masques médicaux. « Notre apparence reflète souvent notre personnalité. Je trouve le masque médical un peu trop strict et il rappelle la présence de la maladie. Or, en faisant de cet accessoire de protection une mode, on parvient à dédramatiser l’ampleur de cette pandémie sur notre quotidien et notre productivité », a-t-il souligné.

Dans son atelier de couture situé dans le quatrième arrondissement de la capitale, Achille Massengo reçoit fréquemment des commandes de masques assortis aux sacs, foulards, chaussures et chapeaux. Une commande à laquelle, chaque client met sa pâte d'humour ou de délicatesse. « Bien qu’aujourd’hui le masque intègre la mode, nous ne devons pas oublier que nous les portons pour se protéger. C’est pourquoi, je les fabrique avec un textile répondant aux normes prescrites par nos dirigeants », explique-t-il.

Pour la petite histoire, en Chine et précisément à Beijing, le masque est depuis plusieurs années déjà un accessoire du quotidien. Théodora, une Congolaise rentrée d'un séjour en octobre dernier, a remarqué que « la population en porte tout le temps, contre la pollution, les changements saisonniers, mais aussi en cas de maladie, par exemple ». Bon nombre de chinois porteraient un masque pour une raison autre que sanitaire. Voilà de quoi faire rêver les créateurs de masques d’autres pays.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

Des masques en pagne assortis aux styles vestimentaires/DR

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