CPI : Jean-Pierre Bemba de nouveau devant les juges

Mardi 31 Mai 2016 - 18:39

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L’ancien vice-président congolais, certains de ses collaborateurs et ses avocats sont poursuivis pour subornation de témoins.

L’accusation de la Cour pénale internationale (CPI) a soutenu, le 31 mai, lors du premier jour des plaidoiries dans la deuxième affaire impliquant l’ancien vice-président congolais que les actes présumés de subornation de témoins de Jean-Pierre Bemba et ses avocats « montrent jusqu’où les accusés étaient disposés à aller pour cacher leur conduite illicite ».

En fait, Jean-Pierre Bemba, ses avocats dont Me Aimé Kilolo et Me Jean-Jacques Mangenda ainsi qu’un de ses lieutenants, député du parti Mouvement de libération du Congo (MLC), Fidèle Babala, sont accusés d’avoir fabriqué ou présenté à la CPI de faux documents afin d’obtenir l’acquittement de Jean-Pierre Bemba dans son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La procureure de la CPI les accuse notamment d’avoir versé de l’argent à des témoins afin qu’ils donnent de faux témoignages. On note qu’il y a également un témoin de la défense, Narcisse Arido, qui est poursuivi dans le cadre de cette affaire.

Un membre du bureau du procureur, Kweku Vanderpuye, a indiqué à l’AFP qu’il y avait parmi les accusés «ceux qui ont agi pour essayer de corrompre et d’influencer ceux qui ont payé et reçu des cadeaux, ceux à qui l’on a promis une réinstallation et une sécurité, ceux à qui l’on a demandé de mentir lors de leur déposition ». Pour ce dernier, en effet, tentant de justifier la conviction de l’accusation sur la culpabilité des accusés, l’ancien chef de l’Alliance pour la libération du Congo (ALC), (le mouvement rebelle de Jean-Pierre Bemba, qui s’est mué en parti politique, après l’accord de Sun-City, en Afrique du Sud) avait « beaucoup à perdre » dans son procès. La source a notamment évoqué sa fierté, sa stature, sa réputation, son pouvoir politique, la possibilité d’une victoire lors des élections présidentielles ainsi que sa liberté.

Selon l’accusation, huit témoins ont admis avoir menti alors que deux d’entre eux ont été payés quelques heures avant d’embarquer à destination de La Haye où ils devraient témoigner dans le cadre de la première affaire impliquant Jean-Pierre Bemba.

L’accusation s’appuie sur des relevés téléphoniques, des registres comptables ou des conversations interceptées. « Il était sûr qu’il pouvait s’en sortir en abusant de sa position de conseiller devant la Cour », a dit le membre du bureau du procureur, parlant de Me Aimé Kilolo.

Dans le cadre de la première affaire, Jean-Pierre Bemba a été reconnu coupable le 21 mars des crimes commis par sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003, en vertu du principe de « la responsabilité du commandant ». L’accusation a demandé « au minimum 25 ans » de détention. Et l’ancien vice-président congolais a déjà passé huit ans en prison.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Jean-Pierre Bemba

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