Création d'entreprise : l'Onem confirme un faible impact sur l'emploi

Jeudi 28 Janvier 2016 - 15:53

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Ces dernières années, la République démocratique du Congo a réalisé des bonds dans l'enregistrement des entreprises et établissements. Entre mai 2013 et août 2014, l’on a signalé plus de 8 000 demandes. Dans le même élan, il y a aussi les 700 opérateurs économiques enregistrés au mois de juillet 2014. Malgré cette tendance encourageante, les statistiques de l’Office national de l’emploi (Onem), le service public en charge du secteur, indiquent plutôt une situation très précaire en matière de création d’emploi au cours de cette période, si l'on ramène bien entendu les chiffres à l'échelle d'un État aussi grand que la RDC.

Profitant de la présence d’un parterre d’opérateurs économiques à Béatrice hôtel, la directrice générale de l’Onem, Angélique Kikudi, a exprimé un sentiment confus au regard de l’évolution du marché de l’emploi. Remontant aux cinq dernières années, elle a révélé la contribution majeure de quelques secteurs seulement à la création d'emploi. En 2010, les activités extractives et la construction ont représenté les deux premiers secteurs générateurs d’emploi. Une année après, en 2011, la construction a pris la tête, reléguant les activités extractives au second rang. En 2012, les activités extractives ont repris la tête mais cette fois elles sont suivies des transports et entreposage. En fait, toute cette période sous examen coïncide avec le démarrage des travaux des cinq chantiers de la République.

Pour la situation de 2015, l’Onem a réussi à établir le top cinq des secteurs générateurs d’emplois. En ordre d’importance, il y a les activités extractives (I), le commerce (II), les activités de fabrication (III), le transport et entreposage (IV) et la construction (V). Après avoir connu littéralement une explosion, le secteur manufacturier participe désormais à hauteur de 20% au PIB, contre 4% auparavant. La même tendance haussière est constatée au niveau des transports et des télécommunications. Quant au sixième secteur, il s’agit de l’agriculteur au sens large.

De cette configuration de l’emploi en RDC, il se dégage une analyse cinglante. À en croire plusieurs études, les secteurs en bonne position affichent malheureusement une faible capacité de création d’emploi. Or, certains grands secteurs en recul offrent plus d’opportunités d’embauche pour les jeunes. L'on cite les cas de l’agriculture et de l’industrie. Il se trouve que 96% des opérateurs du secteur agricole et forestier évoluent dans l’informel. Et le paradoxe entre hausse numérique des entreprises et création d'emploi se vérifie dans le résultat net d’emplois créés : 27 833 (2010), 34 660 (2011), 31 346 (2012), 29 943 2013), 42 198 (2014) et 45 178 (2015). Portés à l’échelle du pays (70 millions d’habitants) ou même de la ville de Kinshasa (12 millions d’habitants), ces chiffres sont loin de représenter une quelconque solution durable aux problèmes du chômage.

Laurent Essolomwa

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