Criminalité en milieu urbain : un appel au renforcement de la lutte contre le banditisme

Samedi 30 Mars 2019 - 10:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le 29 mars à Brazzaville, le Conseil consultatif de la société civile et des organisations non gouvernementales (ONG) a invité à la mobilisation de tous pour mettre fin au banditisme en milieu urbain, notamment le phénomène dit "bébés noirs".

Les crimes commis par les bébés noirs inquiètent, entre autres, les représentants des ONG. Ainsi, le Conseil consultatif de la société civile et des ONG a organisé une journée d’information, de sensibilisation et de lutte contre ce phénomène qui gangrène la société. Le président de la commission éducation de l’Assemblée nationale, le directeur général adjoint de la police, les secrétaires permanents et exécutifs des Conseils consultatifs de la jeunesse et des personnes vivant avec handicap ont participé à cette rencontre fructueuse en échanges sur les méthodes visant à lutter et éradiquer le fléau tant décrié.

 « En réponse à la préoccupation de la plus haute autorité de l’Etat, nous invitons les ONG à une mobilisation pour combattre ce phénomène. Nous avons déjà initié plusieurs rencontres pour permettre aux ONG de le comprendre. La rencontre de ce jour répond à cette même préoccupation », a précisé Cephas Germain Ewangui, secrétaire permanent du Conseil consultatif de la société civile et des ONG.

Sur les origines, les causes, les modes opératoires et les pistes de solutions du phénomène dit bébés noirs, deux exposés ont été présentés par le psychologue Jean Didier Mbelé et le juriste Godefroy Moyen. Le premier a axé son propos sur « Le phénomène bébés noirs, regard d’un psychologue ». Selon lui, les causes de ce phénomène sont sociales. La non scolarisation, l’absence d’harmonie dans la famille peuvent pousser les enfants à se rebeller contre la société, en formant des écuries bien organisées. « La plupart des bébés noirs ont entre 10 et 35 ans. La famille, l’église et l’école doivent pleinement jouer leur rôle. La police fournit beaucoup d’effort pour éradiquer ce phénomène, mais elle ne peut tout faire seule », a fait savoir le psychologue .

Pour sa part, Godefroy Moyen a fustigé l’apparence laxisme de l’administration judiciaire qui ne fait que la routine à cause des lois non adaptées à la société congolaise et sa culture. « La justice connaît plusieurs difficultés. Quand vous vérifiez le casier judiciaire d’un condamné, vous constaterez que c’est toujours vide, malgré sa condamnation. Cette pièce est livrée facilement à tout le monde. Les mineurs et les adultes reçoivent les mêmes peines, ce qui n’est pas conforme à la loi », a –t-il déploré.

Le phénomène bébés noirs peut être éradiqué, à condition que les parents des jeunes concernés et les décideurs publics mettent les moyens nécessaires en jeu.

 

Rude Ngoma, stagiaire

Légendes et crédits photo : 

Les participants à la journée d'information sur le phénomène bébés noirs

Notification: 

Non