Criminalité : l’ONU plaide pour le retour en prison de Gédéon Kyungu

Jeudi 27 Octobre 2016 - 17:42

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Pour le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH), ce chef de guerre ne peut pas être amnistié parce qu'il n'y a pas d'amnistie possible pour les crimes contre l'humanité.

http://fr.africatime.com/sites/default/files/styles/large/public/photo-articles/2016/oct/gedeon_kyungu_mutanga_rdc6_0.jpg?itok=QcfJ1zvpKyungu Mutanga, alias Gédéon. Ce nom fait référence à un seigneur de guerre qui a longtemps nargué les autorités militaires dans l’ex-Katanga à la tête d'un groupe Maï-Maï (milice d'autodéfense) pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003). Des nombreux témoignages mettent en relief la bestialité et la cruauté de ce chef de guerre qui a tué, pillé et violé. Condamné à mort pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ce sanguinaire qui, au départ, avait refusé de rendre les armes, s’est finalement rétracté en sortant de la clandestinité le 11 octobre. Une cérémonie officielle de reddition à son honneur a été organisée dans la ville de Lubumbashi au terme de laquelle l’intéressé a déclaré œuvrer désormais pour la paix et la stabilité du pays en appuyant les actions du gouvernement dans ce sens.

La reddition de Gédéon, si elle a été saluée par le pouvoir via les autorités provinciales qui lui ont déroulé le tapis rouge, elle n’a pas été du goût de l’ONU. La communauté des nations, par le truchement du BCNUDH de la RDC voit d’un mauvais œil la liberté dont jouit Gédéon alors qu’il est encore sous le coup d’une condamnation. Cette instance onusienne s’oppose donc à toute possibilité d'amnistie en faveur de ce chef de guerre devenu, par la force des choses, un homme libre. « La position des Nations unies est claire : Gédéon a été condamné pour des crimes contre l'humanité qui ne peuvent être amnistiés. La place de Gédéon, c'est à la prison », a déclaré à la presse José-Maria Aranaz, le directeur du BCNUDH. Et d’ajouter qu’il « ne peut pas être amnistié parce qu'il n'y a pas d'amnistie possible pour les crimes contre l'humanité » avant d’enchaîner : « La reddition de Gédéon est une très bonne nouvelle pour le retour de la paix dans la région du Katanga mais il faut qu'il rentre en prison ».

Pour rappel, Gédéon Kyungu a été arrêté, puis condamné à mort par la justice congolaise en mars 2009 pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme. Il est réapparu libre le 11 octobre à Lubumbashi, après son évasion en septembre 2011 de la prison de haute sécurité de Kasapa dans la périphérie de Lubumbashi où il était incarcéré.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Gédéon Kyungu

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