Crise du Kasai : des ONG accusent de "légèreté" Kinshasa et l'ONU

Mercredi 5 Juillet 2017 - 17:42

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Un collectif d'ONG congolaises du Kasaï a accusé la communauté internationale et le gouvernement congolais de "légèreté" dans la gestion de la crise sécuritaire et humanitaire dans le centre de la République démocratique du Congo, dans un communiqué parvenu mardi à l'AFP. 

Le collectif accuse le gouvernement de la RDC d'avoir réservé "un traitement non proportionnel, léger et moins efficace" de la crise sécuritaire et humanitaire créée par ces violences, déplorant que "dans ces conditions l'insécurité sera entretenue pendant longtemps dans la région du Kasaï", lit-on dans le communiqué."La communauté internationale qui semblait prendre la mesure de la catastrophe", particulièrement "l'ONU et ses agences s'enlisent dans des études et longues procédures anachroniques avant d'apporter une moindre assistance d'urgence aux milliers de victimes qui moisissent en forêt et en brousse où les femmes et les enfants sont exposés aux conditions infra-humaines" de vie, peut-on encore lire.

Ces organisations accusent la mission de l'ONU en RDC (Monusco) de s'être engagée dans "un long et timide processus de déploiement". Cependant l'ONU a annoncé mercredi que deux compagnies des Casques bleus sud-africains et ghanéens étaient en cours de déploiement pour renforcer le bataillon pakistanais déjà déployé. Depuis septembre, quatre provinces du centre de la RDC sont secouées par des violences qui impliquent des miliciens, soldats et policiers, après la mort d'un chef traditionnel qui défiait le pouvoir de Kinshasa.

Ces atrocités ont causé la mort de plus de 3.000 personnes, selon l’Église catholique, et fait 1,3 million de déplacés. Deux experts onusiens, missionnés par le secrétaire général de l'ONU pour enquêter sur ces violences, y ont été assassinés en mars. L'ONU y a dénombré 42 fosses communes, l’Église catholique en a comptées 30 et le collectif des ONG locales déclare avoir identifié "plus de 50 fosses communes". Jusque-là, seuls deux procès liés à ces violences dans le Kasaï sont en cours devant des tribunaux militaires congolais.

AFP

Légendes et crédits photo : 

Une bénévole apporte de la nourriture à des personnes ayant fui les violences au Kasaï

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