Crise libyenne : la Turquie « accuse » la France d’être responsable de l’instabilité

Jeudi 30 Janvier 2020 - 18:15

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Après qu’Emmanuel Macron « a accusé » le 29 janvier le président turc, Recep Tayyip Erdogan, de « non-respect de la parole donnée » à propos de l’envoi de navires turcs transportant des « mercenaires syriens en Libye », le porte-parole du ministère turc des affaires étrangères, Hami Aksoy, a déclaré que « le principal responsable des problèmes en Libye depuis le début de la crise en 2011, c’est la France ».

« Ce n’est un secret pour personne que ce pays accorde un soutien inconditionnel à (l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar ) en échange d’un droit de regard sur les ressources naturelles de la Libye », a déclaré le président turc.

« Si la France veut contribuer à l’application des décisions prises lors de la conférence (de Berlin), elle devrait commencer par mettre fin à son soutien à Haftar», a-t-il ajouté.

Lors d’une rencontre avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à Paris, Emmanuel Macron aurait accusé Recep Tayyip Erdogan de « non-respect de la parole donnée » pour l’envoi « en ce moment même » de navires turcs transportant des mercenaires syriens en Libye.

« Nous voyons ces derniers jours des navires turcs accompagner des mercenaires syriens arrivant sur le sol libyen », « c’est en contravention explicite avec ce que le président Erdogan s’était engagé à faire lors de la conférence de Berlin, c’est le non-respect de la parole donnée », a affirmé le président français. « C’est attentatoire à la sécurité de tous les Européens et des Sahéliens », a-t-il insisté.

La Turquie est accusée d’avoir dépêché quelques centaines de combattants syriens en Libye, en soutien à Fayez el-Sarraj, chef du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’Onu et en grande difficulté face à l’offensive de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle les trois-quarts du territoire libyen.

Le 19 janvier, l’Allemagne a accueilli une conférence internationale sur la Libye avec la participation de plusieurs pays comme la Russie, les États-Unis, la Turquie et l’Égypte, ainsi que celle de l’UE et de l’Onu. Fayez el-Sarraj, président du gouvernement d’union nationale, et Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale, étaient aussi présents, bien que les tentatives d’organiser un dialogue direct entre eux aient connu un échec.

Le principal résultat de cette conférence a été l’appel au cessez-le-feu dans toute la Libye et l’engagement de la part des puissances étrangères à ne pas s’ingérer dans le conflit en respectant notamment l’interdiction de livrer des armes aux belligérants.

Après l’Allemagne, le Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye que dirige le chef de l’Etat Congolais, Denis Sassou N’Guesso, a  organisé le  30 janvier, à Brazzaville, un forum pour tenter de trouver une issue au conflit Libyen.

Yvette Reine Nzaba

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