Crise politique au Burundi : Kinshasa et Bujumbura font cause commune

Jeudi 18 Février 2016 - 16:44

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La RDC et le Burundi demandent au Conseil de sécurité de rappeler à l'ordre le Rwanda, qui est accusé de recruter des réfugiés burundais pour déstabiliser le pays de Pierre Nkurunziza.

Depuis la réélection en juillet dernier du président Nkurunziza pour un troisième mandat, le Burundi vit une situation politique très tendue sur fond de violences récurrentes. L'opposition, la société civile et une partie du camp présidentiel jugent ce plébiscite contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha, qui avait mis fin à la guerre civile (1993-2006). C’est dans le but de pousser Bujumbura à dialoguer avec l'opposition et à accepter une présence internationale accrue dans le pays afin d'apaiser les violences que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est en passe de se rendre incessamment dans la capitale burundaise.  

Cette crise burundaise, à en croire un récent rapport des experts de l’ONU, aurait des ramifications au Rwanda qui recruterait des refugiés burundais aux fins de déstabilisation du régime de Pierre Nkurunziza. Au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU, cette question est un centre des préoccupations. L’ambassadeur burundais, Albert Shingiro, est allé jusqu’à réclamer une réunion d'urgence du Conseil afin de « prendre des mesures appropriées pour s'assurer que Kigali ne cherche pas à déstabiliser le Burundi ».

Cette situation au Burundi intéresse au plus haut la RDC qui, dans le cadre de la Communauté des pays des Grands lacs, tient au rétablissement de la paix à Bujumbura. En synergie avec le Burundi, la RDC s’attelle à faire pression sur le Conseil de sécurité afin que des sanctions soient prises à l’endroit du Rwanda dont les velléités d’attaques sur Bujumbura sont répréhensibles. Les deux pays via leurs représentants aux Nations unies ont adressé des lettres rendues publiques, le 17 février, dans lesquelles ils ont demandé au Conseil de sécurité de rappeler Kigali à l'ordre. L'ambassadeur de la RDC près de l’ONU, Ignace Gata Mavita, exhorte dans sa lettre le Conseil de sécurité à inviter le Rwanda à respecter ses engagements internationaux et à arrêter sans délai les recrutements qu’opère Kigali et toutes les opérations qui s'en suivent.

Sans ambages, le Burundi et la RDC exigent au Conseil de condamner sans atermoiements le comportement de Kigali. Alors que le régime de Paul Kagame a toujours nié ces accusations, la RDC autant que le Burundi restent convaincus du caractère authentique de ces allégations. Une fois entrainés au Rwanda, affirment des sources, ces refugiés burundais mués en rebelles seraient infiltrés en RDC avec des fausses cartes d'électeurs " pour les faire passer comme des habitants de ce pays", puis introduits au Burundi.   

 

Alain Diasso

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