Culture : inventaire des sites, monuments et lieux de mémoire congolais

Samedi 20 Octobre 2018 - 11:45

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L'opération menée du 24 au 28 septembre dernier, avec le concours de l’École du patrimoine africain basée à Porto-Novo, au Bénin, a fait l'objet d'un atelier sur « La préservation/ valorisation du patrimoine culturel de la République démocratique du Congo (RDC) et maîtrise des outils de la recherche documentaire », organisé conjointement avec l’Agence universitaire de la francophonie (AUF).

 

 

 

 

 

 

 

Samuel Kidiba en pleine séance de formationLa dernière semaine de septembre a été laborieuse et instructive pour la quarantaine d’apprenants issus du Comité consultatif national pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé en RDC (CCN). La formation qui leur a été dispensée pendant cinq jours par le directeur de l’Ecole du patrimoine africain (EPA) Samuel Kidiba, au sein du Campus du nouvel espace universitaire francophone (Cneuf), marquait la première étape d’un processus faisant suite à une convention signée par l’entremise du coordonateur national du CCN, le Pr Joël Ipara. Samuel Kidiba s’est attelé à former une équipe composée en majorité de jeunes de « formations multiformes et multi professionnelles » aux rudiments de la documentation et à la numérisation du patrimoine culturel immobilier. À cet effet, il a affirmé avoir, de prime abord, instruit les participants sur le patrimoine et son importance dans l’environnement socioéconomique d’aujourd’hui et de la RDC. En second lieu, il était question des conditions de protection de ce patrimoine. A propos, il a souligné: «  Il a été fait une revue des textes de la législation nationale et la législation internationale, notamment la convention de 1912 qui protège les biens culturels immobiliers  ». Le dernier point abordé par le formateur était la numérisation des biens. « Aujourd’hui, la protection d’un bien se fait mieux par la numérisation qui est la dématérialisation du patrimoine culturel immobilier out tout simplement culturel pour éviter sa spoliation. Car, tout en cherchant à le protéger, il faut penser à le codifier et à sensibiliser le monde à l’importance des textes législatifs qui peuvent permettre de protéger ce patrimoine selon les lois en vigueur », a expliqué l’expert congolais. Cette première partie théorique de la formation a duré trois jours.

Dans la foulée, l’expert de l’EPA a renchéri : « par la suite, nous avons fait une initiation aux inventaires. Il est évident que pour pouvoir protéger et valoriser, il faut d’abord faire un état des lieux qui permet de savoir ce qu’il en est au juste. Il faut connaître ce que l’on veut protéger. L’on ne peut prétendre aimer quelque chose dont l’on aucune connaissance ». Pour ce faire, il a été procédé à un montage de fiche d’inventaire grâce notamment à une descente sur terrain effectuée au Mont-Ngaliema. À la suite de la visite du site dont Samuel Kidiba n’a pu s’empêcher de relever le côté pittoresque, les apprenants ont travaillé en groupe. C’est là qu’en deux jours, ils ont procédé à la pratique, sous l’œil attentif du directeur de l’EPA.Une vue d'ensemble de la salle de formation

La remise de brevet lors de la clôture de la formationDeux autres sessions en perspective

En clôture de la formation, un brevet a été remis aux quarante apprenants dont l’enthousiasme a été particulièrement salué par la responsable du Cneuf, Élodie Bamowongo, lors de la cérémonie qui s'est déroulée en présence du coordonateur national du CCN, le Pr Joël Ipara. Les bénéficiaires, de leur côté, n'ont pas manqué d'exprimer leur satisfaction au terme de cette formation dont ils ont estimé digne d'un intérêt réel. C’est le cas de Wivine Pulusi, chef de travaux au département d’histoire de l’UPN. Notons que si les participants étaient en grande majorité des agents du CCN, se sont joints à eux des membres du personnel enseignant et de recherche des établissements membres de l’AUF à Kinshasa et des partenaires à l’instar du Cedesurk comme l’a signifié Élodie Bamowongo. Par ailleurs, le Pr Joël Ipara a évoqué la tenue prochaine de deux sessions complémentaires à la suite de cette grande première. Et d’ajouter : « Il est également prévu des séances d’implémentation au sein des différents services du ministère de la Culture et des arts qui n’ont pas pris part à cette formation ». A ce sujet, il a cité l’Institut des musées nationaux du Congo, l’Institut national des archives du Congo et de la Bibliothèque nationale du Congo qui ont manifesté de l’intérêt pour la formation.  « Cela est d’autant plus important qu’un logiciel a été élaboré et essayé ici et dont l’usage va faciliter le travail des inventaires. Le processus lancé avec la première formation va continuer de sorte à combler le vide constaté au niveau de la République car très peu de ressources sont formées dans le domaine des inventaires »., a fait savoir le Pr Joël Ipara.La photo de famille des apprenants avec Samuel Kidiba, Élodie Bamowongo et le Pr. Joël Ipara

La responsable du Cneuf a, quant à elle, relevé que l’atelier s’inscrivait dans la politique stratégique 2017-2021 de l’AUF et illustre combien il « entend contribuer au renforcement de la qualité dans le domaine de la formation et de la recherche, ainsi qu’au développement linguistique et culturel, incluant la culture scientifique et technique ». Revenant sur l’intérêt même de l’atelier, elle a conclu : « Le patrimoine culturel, en tant que témoignage vivant d’un peuple, retrace son itinéraire de vie, dès lors qu’il réconforte le sentiment d’identité en une époque d’incertitude. C’est pourquoi, depuis son accession à la souveraineté internationale et nationale, la RDC cherche à revaloriser son patrimoine culturel ». Ce à quoi va servir la formation offerte par l’EPA.

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Samuel Kidiba en pleine séance de formation Photo 2 : Une vue d'ensemble de la salle de formation Photo 3 : La remise de brevet lors de la clôture de la formation Photo 4 : La photo de famille des apprenants avec Samuel Kidiba, Élodie Bamowongo et le Pr Joël Ipara

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