Cultures d’exportation : le « Rabica » sur le marché

Jeudi 22 Juin 2017 - 16:05

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C’est le premier café « made in DRC » qui se défend bien sur les marchés internationaux, selon les indiscrétions de l’Office national de café (ONC). Au fil des années, cet organisme public est devenu incontournable dans les affaires de café et même de l’agriculture d’une manière générale en RDC. Actuellement, il est décidé à mettre au point une stratégie plus offensive pour imposer la première marque de café congolais à l’international. Pour redonner du tonus à un secteur en état quasiment d’abandon, l’ONC a annoncé l’installation de deux machines de torréfaction de café en décembre prochain.

Au cours d’un entretien accordé à l’ACP, le directeur général de l’ONC, Guy Augustin Bompate, a affiché ouvertement un certain optimisme sur l’avenir du « Rabica congolais» après le test réussi à l’international. Dans ses confidences, il a indiqué que « le café Rabica produit pour la première fois en RDC est prisé sur les marchés internationaux ». Il s’agit, a-t-il soutenu, d’un café de première qualité vendu à 10 dollars / kg. Quant à son origine, le café Rabica est cultivé au bord du lac Kivu qui relie les deux provinces du même nom. Nous sommes bien entendu dans l’est de la RDC. Dans cette partie du territoire national, certaines grandes villes comme Butembo et ses marchés périphériques ont développé une économie tournée essentiellement vers l’agriculture, le thé et le quinquina. Beaucoup de commerçants de renom ont presté d’abord dans ce secteur, avant de se lancer dans le commerce des produits manufacturés bien souvent importés à la suite de la recrudescence de l’insécurité.

Même si l’on parle d’un premier produit 100 % congolais, la RDC n’est pas novice en matière d’exportation de café. Les années de gloire remontent juste avant l’indépendance. Le pays a réussi l’exploit d’augmenter sa production de café de 23 000 à 93 000 tonnes en 1959. Puis, il y a eu un relâchement à cause des tensions politico-militaires qui ont secoué le pays entre 1960 et 1965. Finalement, la plupart des plantations ont été abandonnées et le pays a commencé à enregistrer une insuffisance de main d’œuvre dans ce secteur. Selon les statistiques officielles disponibles, la culture du café a une incidence directe sur près de 800 000 ménages, représentant un total de 4,8 millions de personnes. En décembre prochain, l’ONC a confirmé un événement majeur.

En effet, l’Office accueillera une machine de torréfaction de café acheté sur fonds propres en Espagne pour la transformation du café moulu destiné à l’exportation. Une deuxième machine sera installée à Kalemie où l’ONC compte y ouvrir un nouveau bureau de représentation et un champ d’expérimentation de culture du café et du cacao. Kalemie est une ville de la province du Tanganyika qui abrite un port très fréquenté par les exportateurs de café et cacao. L’ONC confirme aussi la création à Kinshasa d’un laboratoire moderne pour le traitement du café et du cacao. Le projet prévoit de développer plusieurs pépinières sous l’encadrement des agronomes de l’ONC pour la distribution des plantules aux paysans.

Du côté du secteur privé, les tentatives de redonner sa place au café congolais est bien entendu encourager. Toutefois, en son temps, la Fédération des entreprises du Congo a jugé nécessaire de recentrer l’ONC dans sa première mission pour éviter des télescopages avec d’autres services de l’Etat dont l’Office congolais de contrôle et certains ministères (Industrie, Environnement, Commerce, etc.). Selon elle, le décret organisant les interventions de l’ONC est contraire à la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture. Pour ne pas préjudicier l’économie nationale, la FEC penche pour une modification du décret. L’ONC doit intervenir dans le cadre de la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture qui a régulé le secteur et l’intervention de tous les organismes de l’Etat.

Laurent Essolomwa

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