Cuvette-Ouest : les populations se préparent à accueillir Denis Sassou N’Guesso

Mardi 6 Mai 2014 - 17:15

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Le président de la République est attendu le 18 mai à Etoumbi, dans la Cuvette-Ouest, pour l’inauguration de la route Etoumbi–Makoua et la pose de la première pierre de la construction du pont sur la rivière Likouala aux Herbes, à Etoumbi. Prélude à cet événement, les ressortissants des districts d’Etoumbi, de Kellé et de Mbomo, réunis le 16 avril dernier à Brazzaville, ont mis en place un comité d’accueil de la société civile présidé par le journaliste Adrien Wayi Lewy, qui a bien voulu répondre aux questions des Dépêches de Brazzaville

Les Dépêches de Brazzaville : D’où vous est venue l’idée de mettre en place un comité d’accueil ?

Adrien Wayi Lewy : Nous sommes partis d’un constat simple : lors du lancement officiel des travaux de la municipalisation accélérée de la Cuvette-Ouest, en 2011, nombreux sont les ressortissants de ce département qui se sont sentis abandonnés par ces festivités. Certains de nos frères ont pensé que c’était l’affaire des hommes politiques et des administrateurs. Cette fois-ci, pour ne pas laisser certains compatriotes au bord de la route, comme aime à le dire le président de la République, nous avons pensé créer ce comité pour corriger ce genre de déconvenues.

Il s’agit pour le comité de venir en appoint aux autorités départementales, locales et aux hommes politiques du département (ministres, députés et sénateurs). En clair, nous voulons réserver au président de la République un accueil populaire, à la dimension de l’événement. Nous voulons ratisser large.

LDB : Quels sont les moyens dont vous disposez pour réaliser cette ambition ?

A.W.L. : Notre tâche est difficile, effectivement. Mais, nous avons un premier avantage, c’est l’enthousiasme qui nous anime. Nous avons invité, par voie de presse, les ressortissants de la Cuvette-Ouest qui sont à Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi à rejoindre ceux de Brazzaville à partir du 15 mai. Des bus de transport de haut standing seront mis à leur disposition afin qu’ils soient présents à Etoumbi.

Pour ceux de l’axe nord du pays, ils sont invités à effectuer le déplacement pour Etoumbi à la même date. Nous allons positionner un bus à Mbomo et un autre à Kellé en vue d’assurer la rotation entre ces districts et Etoumbi. Les deux localités sont à 65 km, à égale distance, d’Etoumbi.

Pour mieux apprécier l’enthousiasme qui nous anime, il suffit de remonter à la surface du souvenir, au moment des difficultés que les populations de cette partie du pays enduraient depuis plusieurs décennies. Nous nous souvenons encore que pour partir d’Etoumbi à Makoua, sur un tronçon de 105 km, les véhicules de transport de marchandises et de personnes passaient parfois trois à cinq jours, voire une semaine, embourbés dans les marécages entre Etoumbi et Mbokagna. À une époque récente, cette voie était devenue impraticable, même pour les conducteurs les plus expérimentés. Pour atteindre Etoumbi, nous étions contraints d’emprunter la voie fluviale sur la rivière Likouala aux Herbes, à partir de Makoua.

Nous nous souvenons également qu’en 2006, nous avons emprunté la pirogue motorisée à Makoua, à 18 heures, pour arriver à Etoumbi, à 5 heures du matin, sur une rivière non balisée, au risque de nos vies. Mais, ces difficultés étaient aussi le lot quotidien des populations de Kellé et de Mbomo.

Personnellement, j’ai eu la chance en 1997, lors de la tournée du président Denis Sassou N’Guesso dans la Cuvette-Ouest, avant les tristes événements d’Owando, de faire partie de la délégation présidentielle. Nous sommes partis de Mbomo à 6 heures du matin pour Etoumbi, sous une pluie battante. À mi-parcours, la voiture dans laquelle se trouvait le couple présidentiel s’est embourbée. Nous sommes sortis de nos véhicules, sous cette pluie, pour pousser, avec nos mains, la voiture du couple présidentiel.

Je me souviens que c’était le colonel Tsendzele, à l’époque des faits, commandant, qui était obligé de quitter sa voiture pour prendre le volant de celle du couple présidentiel. C’est au prix de mille et un efforts que la voiture était sortie du bourbier, sous les applaudissements des membres de la délégation. C’est au cours d’une interview que le président Denis Sassou N’Guesso avait accordée, à Etoumbi, au défunt directeur de la presse présidentielle, Yves Roger Yebeka, qu’il avait promis de construire les routes de la Cuvette-Ouest, au cas où il revenait au pouvoir. Aujourd’hui, c’est chose faite.

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Adrien Wayi Lewy.