Décrispation dans le secteur médiatique : l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique écrit à Vital Kamerhe

Vendredi 5 Avril 2019 - 19:15

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L'association de promotion et de défense de la liberté de la presse attend, du directeur de cabinet du chef de l’Etat, son implication personnelle pour la libération d’un journaliste arrêté au Kindu, dans le Maniema, et la réhabilitation de trois employés de la chaîne publique, la Radio télévision nationale congolaise (RTNC).

Le comité exécutif de l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (Olpa) a, en effet, exhorté le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Vital Kamerhe, à demander aux responsables de RTNC de réhabiliter, sans conditions, Lelo Nzuzi, Syande Emaka et Benjamin Okakesema, respectivement journaliste, cameraman et monteur dans ce média public.

Il a expliqué que ces professionnels de l'information ont été révoqués, le 22 août 2018, dans la plus grande irrégularité, par le directeur général de la RTNC, Ernest Kabila. Il leur avait été reproché d’avoir effectué un reportage, du reste non diffusé par le média public, sur une manifestation organisée par le responsable du Front de libération nationale du Congo (FLNC), Elie Kapend. Celui-ci, rappelons-le, avait donné un ultimatum de cinq jours au président de la République de l'époque, Joseph Kabila, pour quitter le pouvoir, annonçant le début d’une transition politique sous sa direction, avant la tenue des élections du 30 décembre 2018.

Cette déclaration, note Olpa, avait occasionné son arrestation et sa détention au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa. Il a recouvré sa liberté, le 8 mars dernier, à la suite de la grâce présidentielle accordée par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. 

« Depuis lors, les journalistes Lelo Nzuzi, Syande Emaka et Benjamin Okakesema ont été contraints au chômage alors que Elie Kapend a bénéficié des mesures de décrispation. Il est donc logique que ces journalistes soient réhabilités dans leurs fonctions », a souligné cette association, dans sa lettre du 4 avril signée par son secrétaire exécutif, Kabongo Mbuyi.

Olpa épingle également le cas de la détention, à la prison centrale de Kindu, dans le Maniema, de Franck Elameji Watshilobo, ancien journaliste à Radiotélévision Kindu Maniema (RTKM). A en croire cette organisation, ce journaliste avait été condamné en appel à cinq ans d’emprisonnement par le tribunal de grande instance de Kindu, le 19 octobre 2018, en violation de la loi, alors qu’au premier degré, le tribunal l’avait condamné à six mois d’emprisonnement pour imputations dommageables à l’endroit de l’ex-sénateur et propriétaire de la RTKM, Ngongo Luwowo.

Le seul tort du journaliste, soutient Olpa, est d’avoir tenu un point de presse en décembre 2017 à Kindu, démentant les allégations d’attaques contre RTKM et la disparition du journaliste Mila Dipenge. « De ce qui précède, Franck Elameji Watshilobo peut être considéré comme un prisonnier d’opinions et d’office bénéficiaire des mesures de décrispation politique prises par le chef de l’Etat », se convainc cette association. C'est ainsi qu'elle demande au  directeur de cabinet du président de la République de s’impliquer personnellement pour la réhabilitation de ces journalistes de la RTNC/ Kinshasa et la remise en liberté du journaliste de la RTKM.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Une marche pacifique organisée par Olpa à Kinshasa

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