Décrispation de la situation politique : le Front pour le respect de la Constitution appelle Kabila à respecter son serment

Jeudi 17 Novembre 2016 - 16:34

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Pour cette plate-forme pilotée par le Mouvement de libération du Congo (MLC), le président de la République sortant devra quitter le Palais de la nation au terme de son second et dernier mandat, le 19 décembre.

Dans une réaction sur le discours du chef de l’État faite, le 17 novembre, au siège du MLC par la secrétaire générale Eve Bazaïba Masudi, le Front pour le respect de la Constitution invite le chef de l’État sortant, au nom de la démocratie constitutionnelle, à respecter son serment, à se soumettre aux prescrits de la Constitution, en quittant le Palais de la nation au terme de son second et dernier mandat, le 19 décembre. « Il en sortira grand », a insisté la secrétaire générale du MLC. Selon le Front pour le respect de la Constitution, Joseph Kabila aura démontré au peuple congolais qu’il est soucieux de la paix et de la stabilité du pays. « Un seul homme ne peut pas prendre tout un pays en otage », a-t-elle souligné.

En amont, cette plate-forme a noté que l’autosatisfaction affichée par le président de la République en matière sociale, économique, culturelle, sécuritaire et politique contrastait avec le quotidien de la population. Cet état de chose, a relevé Eve Bazaïba, est bien décrit par le dernier rapport du Pnud qui classe la RDC parmi les pays les plus pauvres de la planète.

Décrivant cette situation du pays, la députée et secrétaire générale du MLC a noté que tous les indicateurs étaient au rouge. À en croire Eve Bazaïba, en effet, la gestion calamiteuse du pays depuis quinze ans a pour conséquences le faible taux de desserte en eau potable, en électricité, les salaires modiques et impayés depuis plusieurs mois, l’accroissement du taux de chômage, l’instabilité du taux de change, la déperdition scolaire, l’accentuation de la délinquance juvénile, la précarité des voies et moyens de transport, l’insécurité généralisée particulièrement à l’est du pays. « 

Pour la plate-forme, lorsque le président de la République affirme que la Constitution est respectée et sera respectée dans toutes ses dispositions, elle lui rappelle « son silence complice face aux nombreuses violations de la loi fondamentale ». Il s’est agi notamment, selon le Front pour le respect de la Constitution, de l’instauration d’une rétrocession des ressources des provinces en lieu et place de la retenue à la source, la prise en charge de l’enseignement par les parents, pourtant déclaré gratuit à un certain niveau par la Constitution, la nomination des commissaires généraux, la non-convocation du scrutin pour l’élection présidentielle 90 jours avant la fin  du mandat du président en exercice, l’instrumentalisation de la Cour constitutionnelle, des graves violations des droits de l’homme, le musèlement de la presse ainsi que l’obstruction à l’organisation des manifestations et la présentation des conclusions des arrangements et combines politiques issus d’un prétendu dialogue de la Cité de l’Union africaine, comme mode de gestion, d’organisation et d’exercice du pouvoir d’État, en substitution de la Constitution.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Eve Bazaïba, livrant la position du Front pour le respect de la Constitution Photo Adiac

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