Dédoublement des partis politiques : le gouvernement interpellé

Jeudi 12 Novembre 2015 - 17:30

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La responsabilité du vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité est requise pour recadrer les choses, de sorte à permettre une meilleure lisibilité des partis politiques en RDC.

Il se passe des choses dans le microcosme politique congolais où créer une aile dissidente à un parti politique semble relever, par ces temps qui courent, d’un jeu d’enfant. Depuis que les partis membres du G7 se sont auto-exclus de la majorité présidentielle après avoir mis en garde le président Joseph Kabila contre les velléités d’un troisième mandat, le phénomène est devenu courant. Il concerne plus précisément les partis membres du G7 ayant rejoint l’opposition qui apparaissent désormais sous une double facette avec leurs ailes dissidentes revendiquant la même dénomination, le même logo, le même emblème, etc. Une astuce trouvée par les cadres de ces différents partis qui refusent de rejoindre l’opposition pour continuer à bénéficier des largesses du pouvoir. Il s’avère que leur jeu est cautionné par ceux-là qui sont censés faire respecter la loi sur les partis politiques, laquelle loi bannit le dédoublement.

Les ailes dissidentes vont plus loin en tenant des congrès au terme desquels elles excluent, à leur tour, leurs anciens responsables tout en réitérant leur encrage dans la majorité présidentielle (MP). Le cas de l’ARC d’Olivier Kamitatu est symptomatique de la turbulence qui gangrène actuellement la gestion des partis politiques où l’on a difficile à différencier l’original du doublon. C'est pareil aussi pour l’Unafec de Gabriel Kyungu éjecté de son poste par des cadres dissidents. Entre-temps, l’on apprend que le MSR qui, jusque-là, a donné un bel exemple de cohésion n’est pas exempté de cette cacophonie. Quatre députés de ses députés venaient de donner le ton en déclarant ne plus être en phase avec la ligne politique du parti, un signe prémonitoire à une dissidence programmée. L’organisation des congrès parallèles en violation de l’article 7 de la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques en RDC est venue, comme qui dirait, saper les fondements juridiques des partis politiques en RDC. «Est-ce logique d’avoir à faire à un parti politique se réclamant à la fois de l’opposition et de la majorité ?», s’interrogeait un analyste. Et pourtant, c’est ce qui semble caractériser aujourd’hui certains partis du G7 à l’image de l’ARC qui a promis d’initier une action en justice contre les dissidents pour avoir organisé le congrès en violation des statuts.

Par ailleurs, les dernières échauffourées de Lubumbashi, qui ont vu les policiers arrêter quelques jeunes militants de l’Unafec au motif qu’ils auraient incendié le domicile d’un cadre dissident, montrent jusqu’où peut aller cette situation si elle est mal gérée. Au vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité de prendre ses responsabilités en remettant de l'ordre dans la maison. Son attentisme tel que stigmatisé par la Coalition des trente-trois ONG pour le respect de la Constitution dans le dossier Unafec a laissé des traces. «Les autorités ont laissé faire les responsables des ailes dissidentes jusque même à autoriser, pour le cas de Lubumbashi, une caravane motorisée », s’est plaint le coordonnateur Georges Kapiamba, qui y perçoit là une stratégie de combat mené contre le G7.

À sa suite, l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, cité par Okapi.net a aussi interpellé Évariste Boshab pour qu’il puisse recadrer les choses, de sorte à permettre une meilleure lisibilité des partis politiques en RDC. Et un cadre de l‘opposition d’enfoncer le clou en ces termes sous le sceau de l’anonymat : « En réalité, la MP ne s’est jamais remise de la fronde de G7. La MP se venge de ce qu’elle continue de considérer comme une parjure».       

 

 

Alain Diasso

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