Défense et sécurité en Afrique de l’Ouest : la France prépositionne des éléments du GIGN à Ouagadougou

Mercredi 16 Mars 2016 - 15:42

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Dans le cadre des opérations Barkhane dans la région du Sahel, la France, par le biais de son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a « décidé de positionner à Ouagadougou [Burkina Faso] des éléments du GIGN [Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale] », spécialisés dans les actions rapides, notamment la lutte contre le terrorisme

Bernard Cazeneuve a fait cette annonce lors d’une conférence de presse le 15 mars à Abidjan en Côte d’Ivoire, sans donner d’autres précisions. Il s’y trouvait avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, pour témoigner de la solidarité de la France à ce pays d’Afrique de l’Ouest meurtri par un attentat d’un groupe jihadiste, qui a fait officiellement 18 morts dont 4 Français, le 13 mars dans la station balnéaire de Grand Bassam.

L'attaque a été revendiquée par le groupe extrémiste Al-Mourabitoun lié à la nébuleuse terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).  Bernard Cazeneuve a indiqué que ces éléments  du GIGN « pourront dans la région, en cas d'attaque, intervenir rapidement, apporter des formations, apporter un concours dans des circonstances de crise de terrorisme », sans préciser les moyens mis à la disposition de cette unité.

Ainsi, le GIGN va rejoindre les commandos du dispositif Sabre. En janvier dernier, la capitale du Burkina Faso a été le théâtre d'une attaque djihadiste contre un restaurant et un hôtel qui avait fait 30 morts.

Un régiment de chasseurs français se prépare à se rejoindre le Tchad

Toujours dans le cadre de l’opération Barkhane, le 4e régiment de chasseurs de Gap se prépare à rejoindre le Tchad. Avant d’être déployé au Tchad, le régiment a suivi une mise en condition avant projection (MCP) qui avait pour objectif l'entraînement et la qualification des soldats dans leurs métiers respectifs.

Les FFCI pour la protection des intérêts français en Côte d’Ivoire

On en parle très peu, depuis le 1er janvier 2016, la France, qui se préparait à des attaques terroristes en Côte d’Ivoire, a créé les Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), une de ses deux bases opérationnelles avancées en Afrique de l’Ouest. Il s’agit-là d’un réservoir de force, rapidement projetable en cas de crise dans la sous-région et un point d’appui logistique. Elles ont la charge d’assurer la défense des intérêts français et la sécurité de ses ressortissants, tout en assumant la coopération militaire régionale.  

Grâce à son positionnement géographique, la qualité de ses infrastructures portuaires et aéroportuaires et les capacités de ses emprises, la Côte d’Ivoire est considérée comme une zone d’intérêt stratégique identifiée par le Livre blanc de 2013.

Ainsi, depuis 2015, et en cohérence avec le traité de partenariat de défense entre la France et la Côte d’Ivoire, les FFCI forment une plateforme stratégique, opérationnelle et logistique majeure sur la façade ouest-africaine. Elles ont l’avantage de pouvoir projeter ponctuellement des unités au profit d’une opération française dans la région, en fonction des besoins, comme pour l’opération Barkhane.

Les FFCI et la coopération militaire régionale

L’autre volet majeur de la mission des FFCI consiste à mettre en œuvre la coopération militaire régionale avec les forces africaines partenaires, notamment les forces ivoiriennes, avec lesquelles la France entretient un lien historique. Cette coopération est centrée autour de la formation et vise à accompagner la réforme de l’armée ivoirienne. Depuis un an, 2 500 militaires ivoiriens ont suivi une formation dispensée par l’armée française.

Mais il devient difficile d’avoir l’effectif exact des forces françaises en Afrique de l’Ouest. Rien que la force Barkhane, lancée le 1er août 2014, et dont la zone d’opération couvre le Niger, le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad, compte au moins 3500 militaires. 

Noël Ndong

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