Département du Pool : les besoins urgents chiffrés à environ 354 millions FCFA

Mardi 12 Juillet 2016 - 19:37

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Les résultats de la mission conjointe d’évaluation humanitaire gouvernement/Système des Nations unies dans le département du Pool, présentés le 12 juillet à Brazzaville au cours d’un atelier de restitution, font état d’un mort et des blessés

Près de trois mois après les attaques à main armée perpétrées le 4 avril dans les quartiers sud de Brazzaville avant de se poursuivre dans le département du Pool, les besoins humanitaires sont connus. En effet, le gouvernement et ses partenaires des Nations unies devraient mobiliser environ 354 millions FCFA pour couvrir les besoins des 500 personnes déplacées du village Soumouna et les 1200 de Mayama retournées dans leurs habitations pillées ou détruites, et pour la reconstruction des maisons.

 La mission d’évaluation initiale qui s’est déroulée du 7 au 12 juin avait pour objectif d’évaluer les besoins des populations affectées par les opérations militaires ayant occasionné une situation humanitaire localisée et marquée par un mouvement des habitants. En effet, ces mouvements ont été signalés dans les districts de Kinkala, notamment à Soumouna, Mayama-centre, Goma Tsé Tsé (Taba), Vindza, vers Brazzaville et Pointe-Noire.

Selon le rapport présenté par la ministre des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Antoinette Dinga Dzondo, les habitants ont besoin d’une aide urgente en articles ménagers essentiels ; des kits de dignité pour femmes, des rations alimentaires, des habits pour les enfants et d’un appui à la reconstruction des maisons détruites ou endommagées. « Il est urgent d’offrir au counseling pour les situations post-traumatiques et de former des agents de santé à la prise en charge psychologique des cas de violence sexuelle et basée sur le genre. La prévention des maladies liées aux mauvaises pratiques en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement est aussi cruciale. Il s’avère également nécessaire de préparer la prochaine rentrée scolaire et de renforcer les centres de santé concernés en personnel et kits d’urgences », indique le rapport.

Sept recommandations formulées

En vue de régler cette situation, les experts du gouvernement, notamment des ministères des Affaires sociales et de la Santé ainsi que ceux des agences du système des Nations unies ont formulé sept recommandations. La première consiste à assurer un mécanisme d’alerte de communication et de liaison entre les détachements militaires et les populations déplacées pour rentrer chez elles par l’intermédiaire des chefs de villages par exemple. Cela permettrait de diminuer, d’après le rapport, les rumeurs, de faire baisser les inquiétudes des habitants qui redoutent d’autres opérations militaires. La mission conjointe a aussi recommandé le déploiement des équipes de trauma-counseling dans les localités où se trouvent les populations déplacées revenues ou réinstallées pour l’animation des groupes de parole et l’accompagnement psychologique. Selon elle, il faudra envisager, à moyen terme, un appui en production durable des aliments, notamment les productions à cycle court par les populations elles-mêmes. Cet appui consistera, en effet, en distribution d’intrants agricoles, de kits aratoires mais aussi en formation des bénéficiaires en techniques améliorées de production maraîchère et vivrière.

Les autres recommandations concernent, entre autres, la mise à disposition des populations déplacées des terres pour la production agricole en vue de les aider à accroître et diversifier les sources de revenus et les rendre plus résilientes ; l’appui aux familles hôtes pour éviter des tensions entre populations déplacées et populations résidentes. Enfin, prévoir des stocks de contingence au cas où la situation se dégraderait à nouveau ; souligner dans le nouveau Plan national de développement 2017-2021 les départements tels que le Pool qui nécessitent une attention particulière en matière de développement.  

Rappelons que ce rapport a été présenté en présence des ministres de la Communication et des médias, Thierry Lézin Moungalla ; de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo ; de la Justice, des droits humains et la promotion des peuples autochtones, Pierre Mabiala. L’équipe du système des Nations unies au Congo a été conduite par son coordonnateur, Anthony Ohemeng Boamah.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les populations de Mayama ; le présidium des travaux ; crédit photo Adiac

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