Dépôt du projet de reddition des comptes 2018 : un nouveau retard qui suscite de nombreuses critiques

Mardi 5 Juin 2018 - 20:21

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 106%

Version imprimable

Les commissions économiques et financières du Sénat et de l’Assemblée nationale risquent de ne pas avoir suffisamment de temps pour organiser les auditions systématiques des animateurs de l’exécutif.

L’Observatoire de la dépense publique (Odep) a exprimé des inquiétudes sur la fâcheuse tendance du gouvernement central à déposer le projet portant reddition des comptes au parlement au-delà des délais légaux. Il ne peut y avoir de bonne gouvernance économique et financière sans un contrôle efficace, a réagi un expert. Dans le cas présent, il y a un dépassement flagrant du délai initial établi au 15 mai dernier.

Depuis quelques années déjà, cet exercice annuel pour le moins de routine a commencé à se passer de plus en plus difficilement au regard du retard souvent accumulé lors du dépôt du projet de reddition des comptes, le cas des exercices 2015 et 2016. Cet examen concerne les principales conclusions reprises dans les rapports de vérification.

L’Odep n’est pas allé par quatre chemins en réclamant un respect strict des délais. La session de septembre, essentiellement budgétaire, ne permet pas aux commissions techniques du parlement de réaliser un travail très poussé. Cette pratique, a-t-il souligné, devient répétitive alors qu’elle est à bannir. Le strict respect de l’article 84 de la loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques permettra au pays de renouer avec les bonnes pratiques internationales et de préserver ainsi les fondamentaux d’une bonne gouvernance économique, a-t-il martelé.

Une fois encore, le Gouvernement Tshibala n’a pas respecté le rendez-vous. Aussi tout devrait-il se jouer en l’espace de quelques jours qui restent encore, si l’on tient compte de la fin de la session ordinaire de mars. Il faut surtout s’inquiéter, renchérit l’Odep, si cette tendance à déposer le projet de reddition en mode d’urgence cache une volonté plus subtile de placer les parlementaires devant un fait accompli, en leur empêchant d’identifier d’éventuels problèmes dans la gestion des lignes de crédit. Ceux-ci devront chercher des sous-consommations ou sur-commissions sans une approbation préalable de l’autorité budgétaire.         

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non