Déraillement d'un train à Kamina : contradictions sur le nombre des victimes

Combien de personnes ont succombé à la suite du déraillement d'un train de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) intervenu le 22 avril à Kamina au Katanga ? Il est difficile de donner des chiffres exacts, parce que les sources se contredisent. Il faudrait attendre les résultats des enquêtes diligentées sur les lieux du drame tant par l’Assemblée nationale que par le ministère de Transport. Il s’agit, pour les enquêteurs, de déterminer non seulement les causes et les circonstances précises de cet accident ferroviaire, mais aussi de dresser le bilan définitif tant au niveau humain que matériel. En attendant, les spéculations vont bon train quant au bilan macabre de cet accident venu endeuiller plusieurs familles tant au Katanga que dans le reste du pays. Les chiffres avancés initialement faisaient état d’une cinquantaine de morts, ou précisément de cinquante-sept victimes, indiquait le ministre de l’Information Lambert Mende au lendemain des faits. « J'ai dénombré moi-même mercredi quarante morts. Ce matin, on m'a annoncé que le bilan est monté à quarante-huit », alléguait le ministre de la Santé arrivé sur le lieu le mercredi. À cela s’ajoute, selon le ministre, cent soixante-deux blessés dont onze se trouvent dans un état critique.

Plus les jours se sont égrenés, plus le bilan provisoire a été revu à la hausse, passant même du simple au double. L'ONG des droits de l'Homme Justicia en a dénombré une centaine. Plusieurs sources concordantes, témoins de l’événement tablent sur une quarantaine des victimes en plus d’une cinquantaine des blessés graves. La BBC parle de soixante-trois personnes tuées sous le coup. Le ministre de l'Intérieur de la province du Katanga avance le chiffre de quatre-vingts blessés sans trop se hasarder sur le nombre des morts.

En tout état de cause, il y a fort à parier que le bilan provisoire risque de s’alourdir en attendant que les corps des passagers encore enfouis sous les décombres puissent être tirés. Une grue spéciale avec une main d'œuvre supplémentaire spécialisée dans le déraillement s’affairait encore hier pour soulever la quinzaine des voitures renversées sur les dix-neuf que comptait ce train de la SNCC. En attente des recommandations et mesures urgentes à prendre qu’aura à formuler l’équipe d’enquêteurs dépêchés sur place, plusieurs hypothèses sont émises pour expliquer cet accident ferroviaire. Pour le porte-parole du gouvernement, « la cause de l'accident est la locomotive que l'on venait d'acheter qui s'est emballée » tandis que d’autres sources stigmatisent la surcharge de ce train marchandise qui avait aussi à son bord des centaines de voyageurs irréguliers. Cet accident survient au moment où la SNCC se trouve en pleine dynamique de son redressement avec le concours de la banque mondiale à travers un projet censé restaurer la « viabilité financière et opérationnelle » de la SNCC sur fond d’acquisition par cette société de nouveaux rails et des locomotives.