Désarmement des FDLR : l'option du recours à la force se précise

Samedi 3 Janvier 2015 - 14:30

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L’équipe des envoyés spéciaux internationaux appelle à des actions militaires décisives contre ces rebelles hutus rwandais conformément aux résolutions 2098  et 2147 du Conseil de sécurité.

http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/dynimagecache/0/44/2048/1157/1024/578/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/000_Par522251_0.jpgL’ultimatum lancé aux Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) par la RDC et ses partenaires internationaux pour déposer volontairement les armes a expiré depuis le 2 janvier 2015. De l’évaluation qui en a été faite, il en ressort que les objectifs n’ont pas été atteints. L’action n’a pas produit des résultats escomptés. Outre le fait que les cadres militaires de cette rébellion ne se sont pas pliés à cette exigence, le nombre des combattants ayant effectivement déposé les armes est nettement en deçà du seuil attendu. D’après le ministre de la justice et Garde des sceaux, Alexis Thambwé Mwamba, le nombre de ceux qui ont désarmé ne représente que 26 % de l’effectif total des combattants FDLR présents en RDC. L’effectif de ces derniers, selon les dernières estimations, est pourtant de 1300 hommes. Ce qui prouve à suffisance que la reddition des FDLR aura été un cuisant échec étant entendu qu’en dépit de toutes les exhortations et incitations diverses, ces rebelles hutus rwandais ont continué à perpétrer des violations des droits de l’Homme contre des personnes innocentes dans l’est de la RDC, à recruter des combattants et à poursuivre leur agenda politique illégitime.

Aujourd’hui donc, après épuisement du délai leur accordé, l’option militaire est devenue inévitable. « Toutes les dispositions opérationnelles requises ont été prises et seront prises à cet effet », a indiqué Alexis Thambwé Mwamba. Rien n’empêche à ce jour le désarmement forcé des combattants FDLR conformément aux résolutions 2098  et 2147 du Conseil de sécurité. L’équipe des envoyés spéciaux internationaux venait d’ailleurs de donner son quitus pour des actions militaires décisives contre les FDLR exhortant au passage le gouvernement congolais,  la Monusco et la Brigade spéciale d’intervention à en finir une fois pour toute avec ces rebelles hutus rwandais.

De leur côté, les rebelles hutu rwandais rendent le régime Kagame responsable de la situation actuelle. Pour eux, l’ultimatum leur imposé n’aurait de sens que si le gouvernement rwandais ouvrait l’espace politique et militait en faveur de leur réintégration au Rwanda. « Le 2 janvier devrait avoir un sens pour Kigali parce que c'est Kigali qui bloque notre retour chez nous! S'il ouvre l'espace politique, on rentre, c'est tout! », dixit leur porte-parole La Forge Fils Bazeye cité par l’AFP. Faisant fi des menaces de la communauté internationale, les FDLR espèrent en la continuité du processus de leur désarmement jusqu’à son accomplissement.    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des soldats de l'ONU inspectent des armes des FDLR dans un camp de désarmement