Désignation du porte-parole de l’opposition : la plénière tarde à être convoquée

Mardi 3 Décembre 2019 - 17:45

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Tout paraît être bloqué au niveau des présidents des deux chambres du parlement qui tergiversent à convoquer l'ensemble des députés et sénateurs pour procéder à la nomination du porte-parole de l’opposition.

Décidément, on n’est pas encore sorti de l’auberge concernant la désignation du porte-parole de l’opposition. Les deux chambres du parlement continuent de tergiverser, faisant preuve d’un manque d’empressement mal digéré par de nombreux parlementaires, particulièrement ceux de l’opposition.

Depuis les premières élections démocratiques organisées dans le pays jusqu’à ce jour, en effet, le microcosme politique congolais n’a jamais connu de porte-parole de l'opposition, un statut pourtant consacré par la Constitution qui n’a pas encore trouvé preneur. D’après la loi, l'opposition est structurée, avec à sa tête, un délégué la représentant tant au niveau provincial que national. « Le porte-parole de l'opposition politique a rang de ministre d'État au niveau national et de ministre provincial au niveau provincial. Il jouit des avantages et immunités y afférents », ajoute la loi précitée.

Si sur papier les choses sont claires, la réalité est cependant toute autre. Le porte-parole de l’opposition se fait toujours désirer. Plus d’une fois, la plénière censée débattre de cette question a été repoussée. Le régime précédent a bien joué le jeu, en surfant sur la stratégie de l'usure. A la fin, la fameuse plénière n’a jamais eu lieu et l’article 21 de la loi portant statut de l’opposition est resté lettre morte. Tous ceux qui avaient cru que l’alternance intervenue au sommet de l’Etat, avec l’avènement de Félix Tshisekedi, allait décanter la situation, devraient vite déchanter au regard des tergiversations qui sous-tendent ce dossier.

La procédure de désignation du porte-parole de l'opposition, censée être enclenchée par les présidents des deux chambres du parlement déjà saisis de la question, se trouve encore au point zéro. « Malheureusement, ni Jeanine Mabunda ni Alexis Thambwe, personne ne semble être pressé pour convoquer l'ensemble des députés et sénateurs quant à ce », a déploré le député de l’opposition, Muhindo Nzangi.

Sans ambages, de nombreux députés de l’opposition incriminent leurs pairs du Front commun pour le Congo qu’ils accusent de bloquer volontairement la machine sur instruction de leur autorité morale. Ils ne s’expliquent pas les tergiversations actuelles alors que le mode de désignation est clair - soit par consensus, soit par vote - et que les présidents de deux chambres législatives sont déjà saisis du sujet.

Pendant ce temps, quelques personnalités de l’opposition, précisément de Lamuka, ont déjà fait acte de candidature. Moïse Katumbi, qui a réussi à aligner le plus grand nombre d’élus de l’opposition dans les deux chambres du parlement, part pour être le grand favori à ce poste. Il est talonné de près par Jean-Pierre Bemba dont l’état-major politique ne jure que par cette fonction. Ce qui n'est pas le cas pour Martin Fayulu qui, en acceptant ce poste, risque de réduire son influence en entrant en contradiction avec son combat pour la vérité des urnes. Wait and see.                

Alain Diasso

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