Deuxième édition du festival de la mer : la gestion durable de la ressource halieutique au centre des échanges

Mercredi 2 Octobre 2019 - 14:02

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L’événement a eu lieu le 27 septembre dernier à Matombi, village côtier situé dans le département du Kouilou. Initié par l’ONG Renatura Congo pour célébrer la Journée mondiale de la mer, le festival a réuni les pêcheurs artisans de la Baie de Loango qui ont échangé sur la manière de gérer durablement et collectivement la ressource halieutique et suggéré des solutions en vue de sa préservation.

 

 

Le festival de la Mer s'inscrit dans le cadre du programme « Pêche durable» développé au sein de Renatura Congo. Sa deuxième édition a également rassemblé les associations représentatives du secteur de la pêche, à savoir la Bouée couronne, l’Association des patrons pêcheurs et artisans congolais (Appac), le Groupement des femmes mareyeuses et transformatrices des produits halieutiques, les groupements des pêcheurs artisans de la Baie de Loango, le Syndicat des armateurs de pêche industrielle ainsi que le Projet AMP Loango.

Sources de toute vie, les océans contribuent à la subsistance alimentaire tout en étant une source d’emploi importante et une voie de développement économique. Premiers régulateurs du climat, les océans jouent aussi un rôle vital pour l’équilibre de la planète (surtout en ce moment de bouleversements et de changements climatiques). Aujourd’hui, la plupart des ressources halieutiques étant menacées et surexploitées, Renatura Congo, qui œuvre pour la protection de la biodiversité et des tortues marines, a initié le festival de la Mer afin de sensibiliser aux défis de la préservation des écosystèmes marins et des ressources halieutiques, pour les générations actuelles et futures.

La deuxième édition de ce festival a eu donc comme objectifs de promouvoir les richesses de la biodiversité marine, de valoriser le secteur de la pêche artisanale et les métiers afférents, et de discuter des pratiques à adopter en vue d’une pêche durable au Congo. C’était aussi l’occasion de mettre en valeur les liens existant entre une gestion durable des ressources halieutiques et les pêcheurs artisans qui, selon Nathalie Mianseko, directrice de Renatura Congo, pratiquent une pêche raisonnée, à l’écoute de l’environnement : «Ces pêcheurs sont  d’excellents observateurs  et connaisseurs du monde marin et de son fonctionnement», a-t-elle indiqué. Le directeur départemental du Tourisme et de l’environnement, Nzonzi Minkala, pour sa part, a estimé que « mettre en valeur ce secteur de la pêche artisanale et réfléchir avec ses acteurs sur les bonnes pratiques de leur activité est la voie privilégiée pour l’émergence d’une pêche durable au Congo ».

Des solutions pour une gestion durable de la ressource halieutique

Au cours du festival, les participants ont suivi des extraits du documentaire intitulé "Océans 2, la voix des invisibles", qui donne un aperçu des modes de cogestion des pêcheries artisanales dans le monde, ainsi qu’un mini reportage sur les outils et méthodes mises en place au Sénégal pour restaurer certaines espèces (confection de nids pour les pontes des seiches, plantage de mangroves, respect des repos biologiques, définition de la taille des captures etc.).

Les participants se sont aussi livrés à un débat sur les solutions à adopter localement dans la Baie de Loango pour gérer durablement les ressources. Jadis considérée comme un réservoir de biodiversité, cette baie est victime présentement de surexploitation par les navires de pêche industrielle, en général, et chinois en, particulier. «Les Chinois exercent leurs activités sans respecter la réglementation. Ils viennent pêcher dans notre zone, à zéro mètre, sans balises, avec des filets non conventionnels et détruisent notre matériel», a déploré Jean Jean-Félix Loemba, secrétaire général de l’Appac. Il a été aussi noté la présence d’un grand nombre d’utilisateurs de l’espace marin (commerce maritime, activités pétrolières offshores etc) et la destruction de la mangrove.

Rappelant leur part de responsabilités, les participants ont suggéré comme solutions, entre autres, la réduction du nombre de navires de pêche industrielle (plus de cent navires actuellement), le respect du repos biologique des espèces halieutiques, des sensibilisations à l’importance des écosystèmes comme la mangrove et l’adoption de comportements responsables. Les pêcheurs ont appelé les autorités à veiller à l’application de la règlementation en vigueur dans le secteur de la pêche et émis le souhait de mettre en place des actions de plantage de mangroves, capitale pour la restauration des espèces dans la Baie de Loango. Ils ont aussi suivi une présentation du projet de création d’une aire marine protégée dans cette baie, qui devrait voir le jour prochainement.

Outre ces activités, le festival a été marqué par le concours de tressage de filet remporté par Kouali Mouanda. Les enfants de Matombi ont aussi pris part à l'événement en réalisant une fresque sur le thème de la mer et via une réprésentation théatrale d'une libération de tortue marine, l'une des activités phares de Renatura Congo. Ils ont aussi mis en lumière une action de préservation de la biodiversité très efficace.

La deuxième édition du festival de la Mer s’est déroulée en présence de Nzonzi Minkala, directeur départemental du tourisme et de l’environnement, et de M. Mokelo, représentant de la direction interdépartementale de la pêche.
 

 

 

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

1- Les pêcheurs lors du festival de la Mer/ Adiac 2- Une vue des participants au festival / Adiac

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