Dévastation des plantations par les éléphants : la population victime demande réparation

Jeudi 7 Mars 2019 - 15:45

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La forêt congolaise occupe 60% de la superficie nationale et regorge d’importants troupeaux de pachydermes. Ces animaux, intégralement protégés, quittent ces derniers temps leurs réserves et dévastent les plantations des riverains qui réclament à l’Etat la réparation du préjudice causé, conformément à la loi.

Le sujet a alimenté le débat à l’Assemblée nationale, le 5 mars, à l’occasion des questions orales au gouvernement avec débat.

Interrogée par le député de Mbon, la ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, a reconnu que depuis quelques années, les éléphants perturbent la quiétude de la population riveraine, en dévastant leurs plantations.

Dans les détails, la ministre de l’Economie forestière, faisant l’état des lieux de ces pachydermes, a révélé que le Congo compte de nos jours environ trente mille individus. Le chiffre est en constante régression de 65% par rapport aux données des années 2000, au cours desquelles la population d’éléphants avoisinait les quatre-vingt-dix mille têtes.

Cette faune sauvage intégralement protégée par la loi, a soutenu Rosalie Matondo, est répertoriée dans quatre importants paysages de conservation du pays. Dans la partie septentrionale, a-t-elle poursuivi, on dénombre environ seize mille éléphants.

Ces troupeaux sont localisés dans la zone Sangha-ouest, précisément dans les parcs d’Odzala-Kokoua, de Pikounda, dans le sanctuaire de la Loussie, mais aussi dans certaines concessions forestières localisées à Kéllé, Mbomo, dans la Cuvette-ouest, à Mambili, Tala Tala et Makoua, dans la Cuvette.

Dans la zone Sangha est, recouvrant le parc Nouabalé-Ndoki, la réserve communautaire du Lac télé, ainsi que certaines concessions qui entourent la zone de Bétou jusqu’à Pokola, la population d'éléphants avoisine dix mille individus.

Le département des Plateaux, pour sa part, compte autour de cinq cents éléphants, identifiés dans la réserve de Léfini, la concession forestière de Ngoko-Ogué et d’autres réserves animalières connexes.

Dans la partie méridionale, par contre, a argumenté la ministre, la population d’éléphants est d’environ mille cent dix individus. Ces derniers sont localisés dans le parc Conkouati-Douli et bien d’autres réserves fauniques.

Des cultures détruites au passage des éléphants 

Etant en liberté, ces pachydermes, l’espèce la plus emblématique des animaux, circulent sur des dizaines de kilomètres.  Au passage, ils broutent, dévastent et détruisent systématiquement les cultures, causant des pleurs, grincements de dents et lamentations.

« On ne comprend plus rien. Nous sommes arrivés à un niveau où la population cultive, les éléphants récoltent et aucune mesure d’accompagnement n’est prise en faveur de ces villageois qui ne vivent qu’aux dépens de leurs champs », s’est indigné le député Alphonse Ngatsélé, auteur de la question, précisant qu’un éléphant avait déjà tué une personne dans un village.

L’Etat qui a pourtant prévu des mesures d’accompagnement pour réparer les préjudices causés n’a jamais fait face à son devoir. La ministre de l’Economie forestière a précisé que les états financiers sont au Trésor public, mais le décaissement ne suit pas.

« Nous sommes conscients que les éléphants saccagent les cultures de la population. Lorsque cela est avéré, le ministère de l’Economie forestière et celui de l’Agriculture constatent les faits et établissent des rapports de destruction qu’ils acheminent au ministère des Finances pour qu’elle soit indemnisée », a conclu Rosalie Matondo.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Un éléphant et son bébé errant dans un parc/ Adiac

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