Devoir de mémoire : une fondation en l'honneur de Jacques Opangault

Une fondation portant le nom de Jacques Opangault pourrait voir le jour  au Congo. Outre sa création, le comité présidé par le député de Boundji, dans le département de la Cuvette, compte lancer une opération voies et moyens pour la réhabilitation de la résidence de Jacques Opangault.  Le but étant, selon les initiateurs, de transformer cette résidence en musée et améliorer le mémorial abritant sa tombe. « Nous sommes encore dans une phase de levée de fonds, donc tant que nous n’aurons pas assuré complètement cette campagne, il sera pour nous difficile de rentrer dans sa réalisation. Pour l’instant, c’est encore sous forme d’idées, c’est programmé mais la priorité c’est réhabiliter sa maison pour en faire un musée et revoir également sa tombe », a répondu Denis Ngokana à la presse.

Jacques Opangault, un exemple pour les Congolais 

S’agissant du colloque animé sur l’ancien vice-président de la République du Congo, il a porté sur plusieurs thèmes. Il s’agit de la vie de Jacques Opangault par le Pr Théophile Obenga ; le Mouvement socialiste africain (MSA) dans le paysage politique congolais par Atondi Lecas Momondjo ; Félix Tchicaya et les premiers balbutiements de l’élite politique congolais ; les relations politiques entre Jacques Opangault et Simon Pierre Kikhounga-Ngot ; l’héritage politique de Jacques Opangault par Saint Eudes Mfumu Fylla.

En effet, des différentes intervenantes, il ressort que Jacques Opangault fut un homme de valeur dont la jeunesse pourrait s’inspirer. Ainsi, chaque orateur a, à sa manière, vanté les qualités positives qui ont caractérisé cet homme politique, à savoir le respect du bien public ; l’intégrité ; le charisme et l’éloquence politiques ; l’exceptionnelle droiture morale, le désintéressement total ; la fidélité politique, le respect de la loi, l’ouverture et bien d’autres.

« Puisse la jeunesse congolaise et africaine s’inspirer de l’immense vertu politique de Jacques Opangault au seul service de l’intérêt public et général », a invité le Pr Théophile Obenga.

Fils du premier représentant du peuple congolais à l’Assemblée territoriale et interrogé par la presse sur la politique d’aujourd’hui et celle d’hier, Emile Opangault pense que dans tout le processus d’avancement d’un pays, il y a toujours des hauts et des bas. « Nous sommes peut-être dans la phase du reflux mais le peuple congolais saura rebondir pour avancer. Notre histoire est parsemée d’événements. Elle nous permettra certainement de corriger certains événements douloureux mais il faut se dire qu’il n’y a aucun peuple qui a pu évoluer, se forger sans connaître des moments de dépression, parfois de profondes dépressions. Mais l’essentiel, c’est de se relever et d’aller de l’avant », a-t-il indiqué.

Qui était Jacques Opangault ?  

Né à Boundji, en 1907, Jacques Opangault fait des études dans le cadre d’une école missionnaire catholique puis devient clerc, dans l’appareil judiciaire en 1938. Il entre en politique après la Seconde Guerre mondiale et devient le président fondateur du MSA affilié à la Section française de l’internationale ouvrière. En 1946, il est élu à l’Assemblée territoriale mais échoua d’entrer à l’Assemblée nationale française. En mai 1957, il est élu chef de gouvernement sous le titre de « vice-président du conseil gouvernemental ». Il est décédé le 20 août 1978 à Brazzaville, à l’âge de 71 ans.