Dialogue : la classe politique toujours divisée

Jeudi 25 Février 2016 - 18:07

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Le passage à Kinshasa de Ban Ki-moon n’aura pas influé sur la donne politique demeurée inchangée par rapport au dialogue alors que les retards accumulés dans la gestion du processus électoral continuent d’alimenter la tension politique dans le pays.    

De passage à Kinshasa où il a pris part  à la conférence sur l’investissement du secteur privé dans les Grands lacs, le secrétaire général de l'ONU s’est envolé le 25 février pour Juba au Soudan du Sud. Bien avant son départ, Ban Ki-moon a conféré avec les acteurs politiques de la société civile congolaise par rapport aux enjeux qui minent actuellement le processus électoral. Aux uns et aux autres, il a prôné le dialogue comme la seule voie de sortie face à l'impasse actuelle. « Il faut qu’il y ait un dialogue consensuel entre toutes les parties prenantes. Et j’ai encouragé le président Joseph Kabila à entreprendre un dialogue inclusif. Toutes les parties que j’ai rencontrées ont indiqué qu’elles souhaitaient participer à un dialogue inclusif. De toutes les façon, il n’y a pas d’autre solution », a-t-il déclaré aux journalistes dans une conférence de presse diligentée à quelques heures de son départ. La société civile représentée notamment par la Linelit a même déposé un mémorandum au secrétaire général de l’ONU dans lequel elle affirme son attachement au consensus autour du processus électoral.

Au niveau des acteurs politiques, force est de constater que les lignes n’ont pas véritablement bougé dans le sens d’une réelle introspection censée faire taire les divergences. Bien au contraire, les membres de la majorité et de l’opposition continuent à camper dans leur position comme si de rien n’était. Et pourtant le message de Ban Ki-moon était clair et en visait qu’à conscientiser le politique congolais sur la vertu du dialogue, de l’État de droit et de la démocratie. Il a invité ses interlocuteurs à s'engager dans un dialogue inclusif dans le respect de la Constitution et à adopter un calendrier consensuel pour les élections. Il les a,  en outre, exhortés à travailler à un processus électoral inclusif et crédible dans le sens du respect de la Constitution.

L‘appel de Ban Ki-moon a été jugé plutôt positif, à en croire le porte-parole de cette plate-forme, Alain Atundu, qui aura retenu l’exhortation faite à la classe politique congolaise à ne pas suivre le mauvais exemple de la Syrie et la Lybie. Les deux pays ont, en effet, sombré dans la violence à cause justement de l’absence du dialogue. Alors que la MP soutien la vision de Ban Ki-moon par rapport au dialogue, l’opposition, elle, continue à camper sur sa position du refus. « Il n’est pas question d’aller au dialogue avant la fin du mandat du président Joseph Kabila », laisse-t-on entendre du côté de la Dynamique de l’opposition qui n’arrête de faire une fixation sur le respect des délais constitutionnels en rapport avec la tenue des scrutins législatif et présidentiel de novembre 2016. N’adhérant pas au dialogue selon la vision de Joseph Kabila, le G7 pour sa part en appelle plutôt aux négociations directes entre l’opposition et la MP « dans le respect des délais constitutionnels ». Il faudrait ajouter à ce front du refus, l’UDPS qui continue d’exiger un dialogue sous une médiation internationale neutre.  

À tout prendre, le séjour à Kinshasa de Ban Ki-moon n’aura pas influé sur la donne politique qui est demeurée inchangée, alors que les retards accumulés par rapport au processus électoral continuent d’alimenter une tension politique qui va crescendo avec, à la clé, un calendrier électoral réaménagé qui se fait toujours désirer.          

Alain Diasso

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