Dialogue : les évêques catholiques suspendent leur participation

Mercredi 21 Septembre 2016 - 19:40

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L’Église catholique exige plus d’inclusivité à ce forum qui doit impérativement s’étendre aux autres forces politiques et sociales évoluant en dehors du cadre.   

Les tragiques évènements du 19 et 20 septembre, qui ont secoué la ville de Kinshasa à la suite de la marche initiée par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement laquelle a viré au drame, n’ont pas été sans conséquence sur le déroulement du Dialogue. Sur proposition de la délégation de l’opposition à ces assises, la Facilitation a décidé de suspendre les travaux durant deux jours en mémoire des victimes de ces incidents, quitte à reprendre le 23 septembre. Dans l’entracte, l’Église catholique, l’une des structures-phares de la société civile dont l’implication dans ce forum lui conférait une relative crédibilité, a décidé de suspendre sa participation.

La décision paraît mûrement réfléchie par les évêques catholiques réunis au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco). Pour ces derniers, il était indécent de continuer à siéger pendant que de nombreux concitoyens ont trouvé la mort lors des tristes évènements du 19 et 20 septembre. C’est donc par respect à leur mémoire et en solidarité avec le peuple congolais que la Cénco a décidé de suspendre sa participation au Dialogue. Et Elle exige une enquête indépendante pour établir les responsabilités sur ces tueries.

Dans un message clair et sans ambiguïté, les évêques catholiques en appellent à l’inclusivité du Dialogue qui doit s’élargir aux forces politiques et sociales  évoluant en dehors de ces assises. Pour la prochaine présidentielle, l’Église catholique rejoint la position de l’opposition pro-dialogue en soutenant la non-éligibilité de Joseph Kabila dont le mandat expire le 19 décembre. Évoquant l’accord politique en gestation, la Cénco prône le respect strict de certains fondamentaux tels que la fixation des dates des scrutins à venir mais aussi le plan de décaissement des fonds y afférent ainsi que l’institution d’un Comité chargé du suivi et de la mise en œuvre dudit accord.  Déclarant vouloir faire le deuil après quarante-huit heures de violences meurtrières à Kinshasa, l’Église catholique vient, par cette décision, de réduire l’impact que pourront avoir les résolutions du dialogue sur une société civile congolaise où son influence est grandiose.

Alain Diasso

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