Dialogue : l’UE exige un deuxième round plus inclusif

Lundi 17 Octobre 2016 - 17:19

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Les chefs de la diplomatie des vint-huit États membres de l’Union européenne (UE)  indiquent, dans un communiqué publié le 17 octobre, que le dialogue actuellement en cours en RDC « doit ouvrir la voie à une nouvelle phase d'un processus politique plus inclusif au cours des semaines à venir ».

Alors que le dialogue convoqué par le président de la République sous la facilitation de l’Union africaine (UA) a atteint la phase de son dénouement du fait de l’imminence de l’accord politique à signer par les participants et dont les grandes articulations sont déjà connues du grand public, l’UE vient de « recadrer » à sa manière le processus via un communiqué publié lundi. Après avoir scruté en profondeur le dialogue de la Cité de l'UA, les chefs de la diplomatie des vint-huit États membres du Conseil européen ont relativisé la portée de ces assises et invité les acteurs politiques à « ouvrir la voie à une nouvelle phase d'un processus politique plus inclusif au cours des semaines à venir ».

Sans ambages, l’UE entérine l’option d’un nouveau Dialogue inclusif qui mettrait autour d’une table tous les Congolais de sorte à dégager un consensus politique de nature à engager l’ensemble des composantes de la nation. « L'UE souligne l'urgence de la situation et l'importance de la participation à un tel processus de toutes les grandes familles politiques et de la société civile, dont la Conférence épiscopale du Congo. Elle appelle la majorité et l'opposition à rechercher les compromis nécessaires portés par un très large consensus populaire », peut-on lire dans le communiqué ayant sanctionné la réunion tenue à Luxembourg. Les diplomates de l’UE s’en tiennent donc à un « dialogue politique substantiel, inclusif, impartial et transparent » devant inclure, entre autres, la Conférence épiscopale du Congo (Cénco) évoluant actuellement en marge du processus après avoir suspendu sa participation au forum de la Cité de l’UA.    

Ce dialogue élargi notamment au Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement devra, de l'avis de l’UE,  déboucher notamment « sur l'organisation d'élections présidentielle et législatives dans le délai le plus court possible au cours de l'année 2017 ». Ce qui la met à porte-à-faux par rapport au pré-accord des travaux du dialogue en passe d’être entériné en plénière ayant levé l’option de report de la présidentielle en avril 2018. Martelant, par ailleurs, sur le respect strict de la Constitution actuelle, en particulier en ce qui concerne la limitation des mandats présidentiels, les vingt-huit États membres de l’UE suggère à ce que le prochain dialogue apporte plus d’éclairage sur la manière dont se déroulera la période transitoire jusqu'aux élections après le constat le 19 décembre de la fin du deuxième et dernier mandat de l’actuel chef de l’État.

Là-dessus, l’UE n’exclut pas des possibles sanctions si jamais le pays arrivait au 19 décembre sans « un calendrier électoral transparent » et agréé par toutes les parties prenantes. « Si l'actuel mandat présidentiel vient à son terme sans qu'il y ait eu un accord préalable sur le calendrier électoral, l'UE devra considérer l'impact d'une telle situation sur ses relations avec le gouvernement de la RDC », prévient l’UE. À propos justement des sanctions contre la RDC, on peut lire ce qui suit : « L'UE utilisera tous les moyens à sa disposition, y compris le recours à des sanctions individuelles contre ceux qui sont responsables de graves violations des droits de l'Homme (...) ou qui feraient obstacle à une sortie de crise consensuelle, pacifique et respectueuse de l'aspiration du peuple congolais à élire ses représentants ».

À la suite de la Belgique qui avait tout récemment limité à six mois la durée des visas accordés aux détenteurs de passeports diplomatiques de la RDC, les chefs de la diplomatie européenne font aussi planer la menace de sanctions à travers leur politique « coordonnée » de délivrance de visas aux « détenteurs d'un passeport diplomatique ou de service ». Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, est invitée « à initier un travail dans ce sens ».        

Alain Diasso

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