Dialogue national au Cameroun : des représentants de partis politiques de la diaspora réagissent différemment

Lundi 7 Octobre 2019 - 16:38

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Les ressortissants camerounais, membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), et du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) vivant au Congo, ont donné chacun leur point de vue.

Pour le président de la section RDPC, la décision du chef de l’Etat, Paul Biya, de convoquer le dialogue national a apporté un grand soulagement aux attentes des Camerounais. « Parce que, depuis deux ans, nous demandions que tout soit mis en œuvre pour un retour à la paix, à la concorde et à la cohésion nationale », a indiqué Paul Gilles Nanda.

L’accélération de la décentralisation, avec un statut spécial pour les régions anglophones, est la mesure la plus significative adoptée à l’issue de la rencontre. En effet, les assises ont abouti à la réaffirmation du principe de la décentralisation, avec l’octroi d’un statut spécial aux deux régions anglophones.

« Ce grand dialogue a permis d’arriver à la conclusion de doter les régions du nord-ouest et du sud-ouest d’un statut spécial contenu dans la Constitution. Il leur permettra d’élire leurs gouverneurs, à la différence du système actuel ou le gouverneur est nommé par le pouvoir central. Au cours de ce dialogue, nous avons posé les bases nécessaires pour mettre un terme à la crise sécuritaire », a précisé le président de la section RDPC-Congo.

 « Le Cameroun est un pays de migration, et lorsqu’on revendique des différences qui sont assises sur les fondements du bilinguisme français-anglais, cela ne ressemble pas à notre identité originaire. La rencontre était importante pour mettre fin à la crise du nord-ouest et du sud-ouest où l’on se regarde avec méfiance », a-t-il indiqué.

Parlant de la libération de Maurice Kamto, Paul Gilles Nanda a assuré qu’il va poursuivre ses activités politiques, puisque, pendant tout le temps qu’il est resté en prison, « il est demeuré actif, en publiant de temps en temps des lettres à son parti. Physiquement, il était absent au dialogue, mais présent dans les idées ». Il a ajouté: « Dans les consultations, nous n’avons rejeté aucune proposition parce qu’on ne peut pas aller au dialogue en présélectionnant les frontières sur lesquelles on doit naviguer et s’attendre à des bons résultats ».

Le parti au pouvoir souhaite que la paix revienne au Cameroun, et que les Camerounais se regardent en frères « pour construire une famille-nation camerounaise indivisible ».

« Plus un monologue qu’un dialogue »

Pour sa part, comme les autres délégués de l’opposition présents au dialogue, le représentant du MRC au Congo est resté critique sur son déroulement. Il a dénoncé « un monologue » et des discussions « orientées ».

« Le MRC avait toujours exigé le respect d’un certain nombre de conditions pour participer au dialogue. D’abord, la libération de tous les prisonniers politiques, et de tous les acteurs de la crise anglophone. Ensuite, nous avons souhaité que le dialogue soit inclusif, et qu’il soit présidé par une personnalité neutre », a expliqué le président du bureau d’implantation du MRC, Domché Iréné.

Toutes ces conditions n’étant pas réunies, le MRC, a-t-il déclaré, n’a pas participé au dialogue. « Nous avons pensé que c’est plus un monologue qu’un dialogue. Pour qu’il y ait dialogue, il faut deux parties. L’ordre du jour devait être établi de commun accord », a déploré Domché Iréné.

Sur la libération de Maurice Kamto, il a laissé entendre que « c’est un premier pas », poursuivant: « En politique il n’y a pas de cadeaux. C’est une question de rapport de force. Puisqu’on a libéré le président Kamto et ses alliés, nous pouvons dire que c’est une victoire de l’opposition ».

Dans les prochains jours, a-t-il conclu, le bureau du MRC va se réunir pour « prendre la température du moment avant  de décider de la conduite à tenir ».

A ses compatriotes vivant à Brazzaville et au Cameroun, il a lancé un message d’apaisement et de respect des lois du pays d’accueil.

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

1-Paul Gilles Nanda, président de la section RDPC-Congo / Adiac 2-Domché Iréné, président du bureau d'implantation du MRC au Congo/ Adiac

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