Dialogue national : le décor se met en place

Lundi 24 Août 2015 - 17:30

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Les difficultés, qui assaillent la Céni actuellement dans l’impossibilité de planifier toutes les opérations électorales conformément à ses prévisions, s’inscrivent, d’après l’opposition, dans un schéma bien ficelé visant à créditer l’option du dialogue.

Dialogue national. Le concept est de nouveau sur toutes les lèvres. Tant à la majorité qu’à l’opposition, le sujet est abordé avec grand intérêt eu égard à l’enjeu qu’il représente par rapport au devenir du pays. Le « vrai-faux » rapprochement entre le pouvoir en place et l’Union pour la démocratie et le progrès social, via des rencontres secrètes tenues récemment à Bruxelles pour planifier les divergences autour du dialogue, a ravivé la passion sur cette question. Entre-temps, l’imminence de ce forum politique devient de plus en plus perceptible devant les difficultés qui s’amoncèlent sur le processus électoral en cours. Le nouveau report des élections des gouverneurs dans les nouvelles provinces issues du démembrement n’est venu qu’obscurcir une situation déjà floue avec, à la clé, le statut des députés provinciaux actuels appelés à les élire alors qu’ils sont hors mandats.

Comment résoudre une telle équation liée à la légitimation même des nouveaux gouverneurs ? Une question qui taraude bien d’esprits au moment où l’incertitude place encore sur la tenue les élections provinciales, municipales et locales annoncées concomitamment pour le 25 octobre 2015. Au demeurant, comme allèguent certaines langues, tout serait mis en œuvre pour affaiblir la Centrale électorale et la mettre dans l’impossibilité de planifier toutes les opérations électorales conformément à ses prévisions.  Accablée par des difficultés de toute sorte, la Céni est visiblement dépassée par les événements, ne sachant par quel bout prendre pour être en phase avec le cycle électoral 2015-2016 en plein balbutiements.

Cette cacophonie est brandie par la Majorité comme un facteur déterminant pouvant justifier la tenue du dialogue. Dans le camp présidentiel, on est convaincu de la portée salutaire de ce forum national censé aboutir à un compromis politique de nature à décanter l’impasse politique de ces derniers temps, notamment celle relative à l’élection des nouveaux gouverneurs. D’après certaines indiscrétions, il appert que la proposition de les nommer par le chef de l’État en passant outre les dispositions constitutionnelles est de plus en plus évoquée. Au nom d’un compromis politique, cela pourrait être possible, argue-t-on à la majorité qui pense ainsi mettre dans le coup la Cour constitutionnelle pour créditer la démarche tout en s’appuyant sur l’axiome qui consacre la primauté du compromis politique sur la loi.

En fait, toutes les difficultés qui se posent dans la conduite du processus électoral sont censées être résolues dans le cadre dudit dialogue réfuté par une certaine opinion qui y voit une combine destinée à baliser la voie pour un éventuel glissement du cycle électoral et, par ricochet, du mandat de Joseph Kabila. La majorité, révèlent des sources, voudrait pousser l‘outrecuidance en tentant d’obtenir, par la voie du dialogue, l’élection du président de la République au suffrage indirect. L’article 218 de la Constitution alinéa 4 serait ainsi exploité judicieusement pour parvenir à cette fin, dénonce l’opposition.  Ce dernier dispose : « (…) Le projet, la proposition ou la pétition n‘est pas soumis au référendum lorsque 1‘Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès l’approuvent à la majorité des trois cinquième des membres qui les composent ».

Cela étant, la coalition au pouvoir a aujourd’hui les coudées franches pour forcer le dialogue politique présenté comme la seule alternative susceptible de contourner le verrou de l’article 220 qui écarte son autorité morale de la course à la présidentielle de novembre 2016.

Alain Diasso

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