Dialogue national : l’Église catholique opposée à toute idée de transition

Samedi 14 Novembre 2015 - 15:00

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Le dialogue national convoqué par le chef de l’État ne doit énerver directement ou indirectement la lettre et l’esprit de la Constitution de la République, a interpellé la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco).

Au moment où le chef de l’État s’apprête à convoquer le dialogue national, un concept qui plane sur le microcosme politique congolais depuis l’ouverture des consultations présidentielles, l’Église catholique par le biais de la Cénco est montée au créneau pour donner sa perception par rapport à cet enjeu national. Dans une récente déclaration signée par son président Mgr Nicolas Djomo, la Cénco se positionne comme le défenseur de la Constitution dont l’esprit et la lettre devraient être sauvegardés pendant le dialogue. Celui-ci, affirme cette structure chrétienne, ne doit pas non plus ignorer les institutions de la République prévues par la Constitution.

«Concevoir la démarche ou procéder autrement comporterait le danger, aux conséquences incalculables pour la nation, de rouvrir le débat sur la révision ou le changement de Constitution dans ses articles verrouillés ou, en tout cas, d'en envisager la perspective », prévient la Cénco qui prône le respect absolu du cadre institutionnel et constitutionnel en vigueur. Ce qui, dans l’entendement de l‘Église catholique, implique notamment qu’aucune transition ne soit organisée, car contraire à la Constitution  et qu’aucune institution extraordinaire ne soit créée. Une façon  comme en mille de s’opposer à toute idée d’une transition à l’issue dudit dialogue qui donnerait lieu au glissement du mandat présidentiel alors que l’Église catholique milite pour l’organisation des scrutins dans les délais constitutionnels.    

Quoique convaincue du bien-fondé de ce conclave susceptible d'aplanir les différends et de conjurer la crise politique liée à l'organisation des élections à venir, en particulier celle de la présidentielle de 2016, la Cénco pense néanmoins que pour réussir un tel pari, « toutes les parties prenantes au dialogue doivent s’engager sincèrement, de prime abord et sans atermoiement, au respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de l’ordre constitutionnel ». Bien plus, cette structure de l‘Église catholique souhaite que « les conclusions du dialogue qui doivent aller dans le strict respect de la Constitution soient consignées dans un accord politique électoral liant toutes les composantes représentées aux assises ». Et d’ajouter que les composantes sont censées s’engager à traduire rapidement ces conclusions en actes juridiques et administratifs, selon le cas, au sein des institutions.     

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Mgr Nicolas Djomo, président de la Cénco

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