Dialogue sur la sécurité à l’est du Congo : Jean-Claude Katende propose des conditions

Mercredi 8 Janvier 2020 - 17:35

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Pour le président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), toutes concertations à organiser dans cette optique ne devraient avoir comme ordre du jour que la paix et la sécurité dans cette partie du pays et non le partage du pouvoir ou la remise en cause des institutions établies.

Jean-Claude Katende relève avec satisfaction qu’avec les massacres quotidiens de Beni et Butembo, d’autres voix lui emboitent le pas et s’élèvent maintenant pour proposer le dialogue ou les concertations sur la situation sécuritaire à l’Est. Pour ce juriste et penseur libre, cette proposition était même pertinente et d’une grande nécessité. Quand il y a péril en la demeure, indique-t-il, on ne peut refuser de se rencontrer, de se parler pour trouver ensemble des solutions à l’insécurité qui fait trop de victimes à l’est du pays. Pour lui, refuser une telle proposition, c’est exposer la nation à des surprises de  toute nature.

Mais, pour le président de l’Asadho, il était seulement important de bien circonscrire les termes de référence du dialogue ou des concertations en question pour éviter que le pays puisse tomber dans l’erreur de ceux qui remettent en cause toutes les institutions de la République. « On ne peut pas accepter le perpétuel recommencement », a-t-il dit dans sa page d’opinions libres du 8 janvier 2020.

Jean-Claude Katende a, par ailleurs, rappelé que les élections de 2018 n’étaient pas exemptes des reproches, et que les institutions actuelles ne sont pas parfaites. Mais, selon lui, on ne peut pas prendre l’option de tout chambouler. « C’est irresponsable », note-t-il. Pour lui, si l’idée des concertations ou dialogues est acceptée, il serait important de prendre en compte certains points.

De l’avis de ce juriste, le dialogue ne devra traiter que de la situation sécuritaire à l’est du Congo. « Il faut éviter tout débat visant le partage de pouvoir, la remise en question des institutions politiques issues des élections de 2018 », a-t-il conseillé. Alors qu’il est également contre la participation, à ces assises, de la communauté internationale et des experts internationaux. Il me semble important, a-t-il affirmé, que, cette fois-ci, les Congolais réfléchissent entre eux sans la participation de la Communauté internationale ni des experts internationaux. On nous a toujours dit, a-t-il poursuivi, que la Communauté internationale est là pour nous accompagner. Ceci veut dire que c’est nous qui réfléchissons, qui décidons et après, nous pouvons prendre contact avec nos partenaires pour nous accompagner dans la mise en œuvre de nos décisions. De cet avis, Jean-Claude Katende soutient que, pour une fois, les Congolais peuvent réfléchir par eux-mêmes et pour eux-mêmes. « Du reste, nous ne devons pas nous voiler la face. Chacun de nous connaît le rôle que certains Etats de la Communauté internationale ont joué dans l’agression du Congo par l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi », a-t-il affirmé.

Dans le cadre de ces assises, le président de l’Asadho préconise qu’aucun perdiem ne soit donné  aux participants pour leur présence. Selon lui, les participants de province devront être logés, nourris et transportés par l’organisation. « Il faut un engagement patriotique », a-t-il conseillé, en notant que le dialogue ne devrait pas prendre plus de cinq jours de travail et que les institutions en place doivent prendre l’engagement de mettre en œuvre toutes les résolutions prises lors du dialogue. Aussi, Jean-Claude Katende propose que les débats soient diffusés par la radio et la télévision pour que tous les Congolais soient informés alors que ces assises devraient être financées par les moyens nationaux.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Jean-Claude Katende

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