Diplomatie : la France et l’Angola renouent leurs relations

Mercredi 30 Avril 2014 - 14:15

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Après une décennie de brouille entre Paris et Luanda, le président angolais, José Eduardo dos Santos, a entamé le 28 avril une visite officielle de deux jours à Paris. Il y a rencontré des hommes d’affaires, le président du Sénat Jean-Pierre Bel, le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, et son homologue François Hollande

José Eduardo dos Santos, dont la dernière visite en France remonte à 2001, était à la tête d’une importante délégation de chefs d’entreprise et de membres de son gouvernement. « L’Angolagate », une affaire de ventes illégales d’armes à l’Angola impliquant, entre autres, les hommes d’affaires Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak ainsi que Jean-Christophe Mitterrand, est à l’origine de la brouille entre Paris et Luanda et de la fermeture du marché angolais, en pleine croissance, aux entreprises françaises.

Le président angolais est venu à Paris pour renouer des relations, notamment économiques, avec la France. Après la clôture en 2011 par la justice française du dossier de l’Angolate qui a empoisonné les relations entre les deux pays et entraîné des ruptures de contrats avec des entreprises françaises, cette rencontre devrait marquer un nouveau tournant dans les relations entre les deux pays, après la visite du président français Nicolas Sarkozy à Lunada en 2008.

Le Quai d’Orsay a organisé un forum d’affaires, qui sera suivi de la signature de plusieurs accords de coopération. La France est le troisième investisseur étranger en Angola et les échanges commerciaux entre les deux pays ont représenté 680 millions d'euros en 2012, après la Chine et le Brésil.

Les deux présidents ont évoqué les questions de paix et de sécurité en Afrique. Concernant la situation en Centrafrique, ils « ont salué les résultats obtenus par la force de l’Union africaine (Misca) et la force française Sangaris, tout en insistant sur la nécessité de poursuivre les efforts engagés pour la protection des civils ». Ils estiment également nécessaire que les Nations unies « prennent dès aujourd’hui les mesures nécessaires à la pleine opérationnalité de sa force, en prévision de son déploiement le 15 septembre prochain », indique un communiqué de l’Élysée.

L’Angola, deuxième producteur pétrolier en Afrique avec deux millions de barils par jour, préside actuellement la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Membre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, l’Angola a annoncé un appui financier destiné à payer une partie des arriérés de salaires des fonctionnaires centrafricains le mois dernier.

Sur le plan économique, l’Angola, premier investisseur au Portugal, veut préparer l’après-pétrole. De son côté, Paris souhaite étendre son marché vers les pays d’Afrique non francophone et que les entreprises françaises de secteurs tels que l’eau ou les transports bénéficient de la croissance de l’économie angolaise. « Les partenariats avec les entrepreneurs angolais impliquent le transfert de connaissances et de technologies et le croisement de participation. Ainsi, nous invitons une fois de plus les entrepreneurs français à investir en Angola dans des partenariats très avantageux avec les Angolais », a déclaré le président angolais, José Eduardo dos Santos.

José Eduardo dos Santos et François Hollande, qui veulent donner « une nouvelle impulsion aux relations franco-angolaises », ont indiqué que « le processus de diversification de l'économie angolaise ouvrait la possibilité d'un accroissement des investissements croisés des entreprises des deux pays, dans un esprit de réciprocité […]. Afin de promouvoir ce partenariat entre entreprises, un travail technique conjoint sera entrepris pour faciliter la mobilité professionnelle. ».

Noël Ndong