Diplomatie : le Congo reste ouvert et disponible

Vendredi 14 Août 2020 - 13:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

A la suite de son accession à l’indépendance, le 15 août 1960, la République du Congo entre, à part entière, dans la communauté internationale. Dès lors, le pays se trouve en mesure de conduire des relations internationales autonomes qui offrent, à maints égards, des caractéristiques particulières.

Au nombre de nouvelles responsabilités que lui consacrait l’indépendance figure en bonne place un domaine singulièrement délicat et sensible : celui des relations extérieures. Le nouvel Etat devait établir, dès les premières années de l’indépendance, des relations bilatérales aussi bien avec ses voisins immédiats de l’Afrique centrale qu’avec le monde extérieur.

En effet, depuis son indépendance, le Congo entretient des relations d’amitié et de bon voisinage avec de nombreux pays du monde. Dès le 22 février 1964, le Congo établissait des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Plusieurs contrats bilatéraux ont été signés dans le cadre de la coopération sud-sud entre les deux pays.

Le Congo et la Chine coopèrent dans des domaines variés, tels que le commerce, l'éducation, la santé et la culture. Cette coopération continue de se développer et de se diversifier, surtout après la visite d’Etat à Brazzaville du président Xi Jinping en 2013 et celle de son homologue Congolais, Denis Sassou N’Guesso en Chine (2016 ; 2018). Le partenariat sino-congolais s’est plutôt consolidé à travers les décennies, et l’aide technique a couvert tous les domaines de développement avec des réussites et aussi des points faibles.

Les relations diplomatiques entre l’Union soviétique et la République du Congo furent établies en mars 1964. Une dynamique particulière était donnée à ces relations au cours des visites officielles à Moscou des délégations congolaises à un haut niveau (1965, 1975,1981….).

Avec le changement de régime au Congo en 1992, les rapports avec la Russie étaient assez froids, les contacts bilatéraux ont continué à se développer par inertie. Les consultations politiques avaient conservé un caractère relativement régulier par le canal du ministère des Affaires étrangères. Cependant, le volume des relations économiques et humanitaires a commencé à se réduire sensiblement. A cause de la guerre civile, les relations bilatérales étaient encore plus réduites.

En 1997, le Congo s’est fermement exprimé pour la reprise d’une coopération multidimensionnelle avec la Russie dans tous les domaines et l’élargissement de la coopération dans la sphère politique. La visite à Moscou en mai 2019 du chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, marquée par la signature de plusieurs accords en est la parfaite illustration.

La vitalité des échanges entre la France et le Congo, marquée par des visites d’Etat réciproques, confirme le dynamisme de leur coopération. De nombreux chefs d’Etat ou monarques de tous les continents ont ainsi été honorés par le Congo depuis son indépendance. Soucieux d’entretenir des rapports aussi étroits que possibles avec d’autres pays industrialisés, le Congo affirme sa solidarité et préserve également des relations d’amitié et de coopération avec plusieurs autres pays du monde.

 Les relations entre la République du Congo et l'Union européenne reposent sur la stratégie de développement visant à soutenir l'intégration régionale (notamment par la réparation des infrastructures de transports et la diversification de l'économie) et la bonne gouvernance.

A chacune des occasions qui se présentaient lors des grandes rencontres internationales, le pays a joué un rôle majeur. Ce fut notamment le cas lors du débat général de la soixante-dixième session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies à New York aux Etats-Unis, en 2015, ainsi qu’au cours de la soixante-douxième assemblée générale des Nations unies.

Le Congo se présente aussi comme un pionnier de la lutte contre les changements climatiques. En avril 2018, le pays a organisé le premier sommet de la Commission climat du Bassin du Congo, présidée  par Denis Sassou N'Guesso. Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement avait pris part à cette réunion. Sa Majesté Mohammed VI, roi du Maroc, a également rehaussé de sa présence ce sommet en tant qu'invité spécial.

Œuvrer pour la paix et la sécurité dans la sous-région

La diplomatie congolaise a toujours œuvré à éviter ou à éteindre les querelles et autres conflits fratricides; c’est la traduction de la politique de bon voisinage. Plusieurs dossiers conflictuels ont fait l’objet de multiples rencontres, sous la houlette du chef de l’Etat congolais sollicité souvent par ses pairs du continent. En 1985, par exemple, à la demande de l’OUA, le Congo s’est impliqué dans la résolution du conflit tchadien, en réunissant à Brazzaville les principaux protagonistes. Durant les années sombres du colonialisme et de l’apartheid, le Congo a fait montre de la solidarité avec la Namibie. Cette solidarité a été matérialisée par  l’hospitalité offerte aux réfugiés namibiens ; la création à Loudima, dans le département de la Bouenza, d’un centre de scolarisation des enfants namibiens et la formation des cadres de la Swapo ; la diffusion des programmes de sensibilisation et de mobilisation de la Swapo dans les ondes de la radio nationale congolaise, sans oublier la signature du protocole de Brazzaville sur la paix en Afrique australe, qui a consacré le retrait des troupes sud-africaines de Namibie et du Sud de l’Angola et des troupes cubaines d’Angola. La coopération entre le Congo et la Namibie est soutenue par plusieurs accords dans divers domaines, tels que l’éducation, la pêche, le commerce, le pétrole.

L’apport du Congo dans la libération de Nelson Mandela a également marqué sa diplomatie. Une libération rendue possible grâce à la contribution remarquable du continent africain, de la République du Congo et de son président qui, durant son premier mandat à la tête de l'Organisation de l’Unité africaine, actuellement UA (Union africaine), incita ses pairs à mener un « combat emblématique » contre la ségrégation raciale pratiquée à l'époque en Afrique du Sud.

Qu’il s’agisse des crises en Libye, en Côte d’Ivoire, au Soudan, en République centrafricaine, du conflit récent entre la République démocratique du Congo et la Zambie, la diplomatie congolaise a su mettre en œuvre son expertise pour explorer les pistes pouvant conduire à la résolution pacifique des différents conflits. Depuis 2017, le Congo a la confiance de ses partenaires de la région des Grands lacs, qui l’ont porté à la tète de la présidence de la Conférence internationale de cette région (Cirgl).

Le dossier Libyen, dans lequel le Congo est impliqué depuis des années en assurant la présidence du Comité de haut niveau de l’Union africaine a suscité une attention particulière. Plusieurs rencontres ont été organisées à Brazzaville, sous l’égide du chef de l’Etat congolais : la huitième réunion sur la Libye ; le sommet de facilitation du futur dialogue inter-libyen. Sans oublier le sommet de l’UA tenu du 9 au 10 février 2020 à Addis-Abeba en Ethiopie.

Confronté, comme la plupart des pays du monde à plusieurs défis spécifiques qui se sont intensifiés ces derniers mois avec la pandémie du coronavirus, le Congo continue à apporter sa contribution dans la résolution des différends qui secouent aujourd’hui la sous-région africaine. Durant des mois, les réunions virtuelles adaptées aux mesures sanitaires se sont enchainées partout dans le seul but de trouver une issue favorable aux différentes crises.

En effet, la diplomatie congolaise a été maintes fois sollicitée avec l’arrivée à Brazzaville, cette année, des chefs d’Etat de la sous-région comme le président Umaro Sissoco Embalo de la Guinée-Bissau (5 janvier); le Centrafricain Faustin Archange Touadera (22 avril) ; Félix Antoine Tshisekedi de la République démocratique du Congo (15 juillet). Récemment, le 30 Juillet 2020, le Congo a été honoré, une fois de plus, avec la nomination du président Denis Sassou N’Guesso à la tête de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. Il succède à son homologue gabonais, et a la lourde charge de conduire les destinées de cette organisation vers plus d’intégration durant son mandat.

Lors de l’échange des vœux du Nouvel an 2020 avec le chef de l’Etat congolais, la doyenne du corps diplomatique, l'ambassadeur de la République centrafricaine, Marie Charlotte Fayanga, affirmait dans son discours que « la diplomatie congolaise joue un important rôle en Afrique, grâce à l’implication personnelle du président Denis Sassou N’Guesso ». Pour sa part, le président de la République rassurait que la diplomatie congolaise restait « ouverte et disponible pour l’Afrique et le monde dans sa globalité ».

Yvette Reine Nzaba

Notification: 

Non