Disparition : le patriarche Edo Ganga conduit à sa dernière demeure

Mercredi 22 Juillet 2020 - 18:30

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Co-fondateur de l’orchestre « Les Bantous de capitale », le patriarche Edo Ganga, qui a tiré la révérence, le 7 juin au Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville, à l'âge de 87 ans, a été conduit à sa dernière demeure au cimetière du centre-ville, le 22 juillet. Peu avant, la République lui a rendu un hommage au Palais des congrès, au cours d’une cérémonie patronnée par le ministre d’État, Henri Djombo.

Après Sambadio, Yves Saint Lazare, la mort impitoyable a frappé à coup redoublé Edo Ganga, légende de la musique congolaise moderne. Chanteur ténor, compositeur, arrangeur, Edo Ganga a tiré sa révérence après une brillante carrière de soixante-sept ans, couronnée par son élévation, le 15 août 2019 à la dignité de commandeur dans l’ordre du mérite congolais, décerné par le président de la République, chef de l’Etat, grand protecteur des arts et des lettres.

Au cours de la cérémonie d’hommage rendue à cet artiste qui a beaucoup contribué au rayonnement de la musique congolaise, le ministre de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo, a dressé son portrait en quelques séquences. « Les fleurs que nous avons apportées il y a quelques semaines, sur les tombes de Sambadio et Yves Saint Lazare sont à peine fanées, qu’il nous faut aujourd’hui dire adieu à Ganga Edo, le tout dernier survivant des pères fondateurs des Bantous de la capitale, Bakolo mboka… », a déclaré le ministre.

Né le 27 octobre 1933 à Léopoldville actuelle Kinshasa, de André Mayinguidi et de Véronique Mvouala Ganga, Ganga Edouard, devenu célèbre sous l’appellation de Ganga Edo, est le petit-fils de Ganga Edouard, un instituteur dont un complexe scolaire de Brazzaville porte le nom, a rappelé le ministre. Il fréquenta la Grande école de Poto-Poto avant d’entrer à l’école professionnelle de l’Afrique équatoriale française, actuel lycée Technique du 1er Mai dans la section Menuiserie. Il sort en 1953, titulaire d’un Certificat d’aptitude professionnelle qui le destinait à une carrière prometteuse dans l’industrie du bois, malheureusement il n’y fit pas long feu. En effet, le jeune-homme fraîchement recruté semble peu absorbé par son métier, car, il s’est trouvé une nouvelle vocation, la musique. Ainsi, va-t-il faire ses premiers pas dans les orchestres Atomique Jazz, puis Négro Jazz, qui seront ses rampes de lancement, a indiqué le ministre dans son oraison funèbre.

Le fleuve Congo n’étant qu’un vaste boulevard flamboyant entre Léopoldville et Brazzaville, Edo Ganga le traversera régulièrement et créera avec d’autres compagnons l’orchestre Ok-Jazz en 1956 à Léopoldville, puis les Bantous de la capitale en 1959 à Brazzaville. C’est au sein de ces deux grandes écoles de la musique des deux rives du fleuve Congo que le génie créateur de Edo Ganga va germer, étendre, bourgeonner, puis tutoyer les étoiles pour la grande jubilation des mélomanes principalement au sein des Bantous de la capitale dont il est devenu une véritable icône. Edo Ganga fut aussi membre des orchestres Les Nzoï, Le Peuple, et les Bantous monuments.

Au plan politique, Ganga Edo était membre du Parti congolais du travail. Il laisse une veuve, de nombreux enfants, qu’il était fier d’avoir eus, à Kinshasa de même qu’à Brazzaville, ainsi qu’une longue descendance. « Nous aurions aimé voir, et revoir encore et encore, le patriarche, notre patriarche sur scène, exhibant par son jeu de pieds magique une danse ; et dirigeant l’orchestre les Bantous de la capitale avec cette grosse énergie qui lui était si particulière, mais hélas ! il s’en est allé. Adieu Ganga Edo, adieu patriarche, adieu l’artiste. » C’est par ces mots que le ministre de la Culture et des arts a fini son oraison funèbre.

Rappelons que la cérémonie d’hommage à Edo Ganga s’est déroulée en présence de la délégation des artistes musiciens de la RDC conduite par leur ministre de la Culture, et de l’ambassadeur de France au Congo. L'hommage était agrémenté par la musique des Bantous de la capitale.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le ministre d'État Henri Djombo entouré des ministres des Affaires étrangères et celui de la Culture et des Arts (crédit photo/ ADIAC) Photo 2 : Le ministre d'État Henri Djombo s'inclinant devant la dépouille de Edo Ganga (crédit photo/ ADIAC)

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