Disparition : Longa Fo a tiré sa révérence

Jeudi 18 Avril 2024 - 18:58

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Le professeur de danse et de théâtre à l’Institut national des arts s’est éteint le 18 avril à 3h00 à la Clinique Ngaliema, à l’âge de 66 ans. Il fut aussi une des stars du petit écran, précurseur du théâtre populaire congolais au sein du Trio Sahel à côté du célèbre comédien Dave Mpeti, alias Mangobo, et Divine Bombamba, alias Dine.

1 : Longa Fo alors étudiant à Mudra Afrique, de 1978 à 1981/ DRDécédé deux semaines après son internement à la Cinique Ngaliema à la suite d'un accident vasculaire cérébral, Longa Fo a quitté ce bas-monde un an, jour après jour, après son enlèvement. En effet, Le Courrier de Kinshasa tient de la fille aînée de l’illustre disparu, Bethy Longa, qu’il avait été agressé et enlevé par des inconnus, sans doute des bandits, le 18 avril 2023. Inactif depuis ce fâcheux événement car soumis à un repos complet sur ordre médical, le chorégraphe avait du mal à se remettre des traumatismes subis lors de cette agression. C’est dans ce contexte malheureux que l’icône mal connue s’est éteinte loin de la scène.

Chef de travaux jusqu’il y a trois ans encore, c’est le 9 septembre 2021 que Longa Fo devient professeur associé après défense d’une thèse de doctorat en « Littérature orale africaine » à l’Université pédagogique nationale. Abordant la question épineuse des « Problèmes et perspectives des manifestations théâtrales », il revenait à ses premiers amours, le théâtre. Ce, quoiqu’ayant bâti essentiellement sa réputation comme chorégraphe à la suite de son passage, de 1978 à 1981, au « Centre africain de recherche et de perfectionnement de l’interprète », mieux connu sous le nom de Mudra Afrique. Il est sorti de ce haut-lieu culturel dakarois créé à l’initiative de Maurice Béjart, 2 : Longa Fo lors de sa défense de thèse de doctorat, le 9 septembre 2021/ DRsoutenu par Léopold Sedar Senghor et dirigé par la danseuse, chorégraphe et pédagogue Germaine Acogny, avec l’équivalent d’une licence en danse moderne, contemporaine et classique. Il est devenu par la suite l’assistant de la figure emblématique de la danse contemporaine africaine susnommée et lui a offert son expertise aux débuts de son centre à Toubab Dialaw, «  L’école des sables ».

Pionnier de la danse contemporaine africaine

Plutôt méconnu du grand public, Laurent Longa Fo Eye Oto que l’on avait coutume d’appeler Longa Fo fut dans sa jeunesse, fin des années 1970, une star du petit écran. En effet, c’était avec lui que s’affichait Mangobo et Divine Bombamba, alias Dine, dans des sketchs très prisés souvent de passage à la télévision nationale, OZRT à l’époque. Un rendez-vous incontournable du samedi soir en intermède ou en première de concerts. Il a incarné notamment le rôle de l’ami à qui se plaint l’épouse de Mangobo après avoir découvert que ce dernier avait bu avec délectation le biberon de leur bébé. C’est aussi lui le patron à qui Mangobo réclame une augmentation de salaire et le statut de domestique en plus de celui de boy. C’est donc sous les projecteurs qu’il a commencé sa carrière avant de devenir le grand danseur et chorégraphe qu’il fut.

Notons qu’en 2020, Longa Fo figurait au nombre des six pionniers de la danse contemporaine africaine honorés à Marrakech, lors de la Biennale de danse d’Afrique abritée par la 15e édition du festival On marche à Marrakech ! Un hommage leur avait été rendu alors en qualité de vaillants « pionniers qui ont pavé le chemin de la danse contemporaine africaine à travers le monde ».

 

 

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1- Longa Fo alors étudiant à Mudra Afrique, de 1978 à 1981/ DR 2- Longa Fo lors de sa défense de thèse de doctorat, le 9 septembre 2021/ DR

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