Disparition : Marie Misamu n’est plus

Lundi 18 Janvier 2016 - 18:00

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La cantatrice se trouvait à une retraite de prière dans la périphérie est de Kinshasa, le 16 janvier, quand elle a ressenti des «malaises». Elle a été conduite à l’hôpital de l’amitié sino-congolaise à N’djili où elle est décédée.

La nouvelle est tombée tel un couperet. Depuis le 16 janvier, Kinshasa est dans la fièvre de la disparition de la sœur Marie Misamu, cette chanteuse hors pair du gospel dont la musique passe pour un patrimoine culturel du pays. Beaucoup de gens dans la ville ont encore du mal à croire à cette mort tragique et inopinée d’autant plus que rien, jusqu’à ses derniers instants, ne prédisposait l’artiste à cette éventualité macabre. Des sources proches d'«Artiste en danger », l’on apprend que la star s’était retirée dans la périphérie est de la ville pour une retraite en vue d’entretenir sa communion avec l’Éternel Dieu. Un rituel auquel elle n’a jamais dérogé depuis qu’elle fait de la musique chrétienne sa profession. C’était pour ne plus regagner son domicile.

Atteinte par un malaise subit, elle aura lutté de toutes ses forces pour conjurer le mauvais sort, mais hélas ! Acheminée d’urgence à l’hôpital de l’amitié sino-congolaise à NDjili, elle n’a pu surmonter la crise qui était déjà aiguë nonobstant l’intervention du corps médical qui a expérimenté toute sorte de méthode de réanimation. C’est à 19 heures que la cantatrice lâchera son dernier soupir à la suite d’un arrêt cardiaque brusque qui a mis fin aux espoirs des médecins. Actuellement le corps de l’illustre disparu se trouve à la morgue de la clinique Ngaliema en attendant le programme des obsèques qui sera publié incessamment, apprend-on.

De Marie Misamu, l'on retiendra cette gaieté de cœur et la joie de vivre qu’elle transmettait dans ses chansons qui, généralement, incitaient à la réflexion sur le genre humain. Elle évangélisait tout en mettant en relief des faits sociaux d’où elle tirait des enseignements qu’elle partageait avec les siens. Propulsée au devant de la scène par le regretté Debaba El Shaba dans les années 90, elle a su tisser sa toile en côtoyant d’autres grands noms de la musique chrétienne tel que feu Charles Mombaya. Elle a ainsi aiguillé son talent jusqu’à voler de ses propres ailes et s’affirmer comme une star attitrée du gospel congolais. Elle a aligné des albums à succès et livré des concerts à travers le monde. Son originalité restera sans nul doute sa technique vocale hors pair et sa très forte personnalité que ni les critiques acerbes ni les rumeurs les plus viles n’ont réussi à écorner.

Artiste multidimensionnelle, elle a aussi fait du cinéma en prestant notamment dans « Les habits neufs du gouverneur » et tenté une incursion dans le théâtre populaire en intervenant dans la troupe « Cinarc ». Elle était le point d’intersection entre la musique dite profane et la musique chrétienne et côtoyait les artistes de deux bords sans préjugés ni partie pris. Elle restera pour longtemps un bel exemple d’humilité et d’abandon de soi au regard de son caractère altruiste. Que Dieu ait son âme.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Marie Misamu

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