Dossier Franck Diongo : des ONG dénoncent la politique d’acharnement

Mercredi 5 Juillet 2017 - 17:57

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Pour le collectif des ONGDH, le fait de lui empêcher de s’enrôler, alors que la loi ne l’interdit pas et que la carte d’électeur est aussi prise pour une carte d’identité, c’est lui priver de ses droits et le considérer comme un étranger.

Dans un communiqué conjoint du 5 juillet, le collectif des ONG des droits de l’Homme a dénoncé ce qu’il appelle « la politique d’acharnement » qui est en train d’être pratiquée par les autorités congolaises contre le député national Franck Diongo.

Ces organisations, qui rappelle que cet élu de Kinshasa a été, sans être entendu, condamné à cinq ans de servitude pénale par la Cour suprême de justice faisant office de la Cour cassation, par son arrêt RP 019/CR/2016 du 28 décembre 2016, notent aussi que Franck Diongo, qui voulait se faire enrôler, comme ses pairs, à la prison centrale de Makala, le 21 juin, a été, « sur instruction », brutalisé, menacé et expulsé du centre d’identification et d’enrôlement des électeurs prisonniers. « Ces actes sans motif valable se sont passés en présence de ses avocats conseils et plusieurs détenus, alors qu’il s’y était rendu pour accomplir son devoir civique, légitimement et légalement lui reconnu par la Constitution de la République en sa qualité de citoyen », a souligné le collectif d’ONG.

Pour ces ONG, qui s’appuient sur la loi n°04/028 du 24 décembre 2004 portant identification et enrôlement des électeurs en RDC, telle que modifiée et complétée par la loi n°16/007 du 29 juin 2016, il ressort qu’à ce jour, le député Franck Diongo n’a jamais été condamné à la déchéance de ses droits civils et politiques, ni notifié aucune décision pourtant même d’application ou d’exécution d’une loi ou des mesures spécifiques prises par la Céni relatives aux bureaux d’identification et d’enrôlement sur l’étendue du pays. « Selon les autorités congolaises, la carte d’électeur fait aussi office de la carte d’identité citoyenne. Si tel est le cas, tout Congolais a le droit de se faire enrôler sans distinction aucune. Et pour empêcher l’honorable Franck Diongo de s’enrôler, il est assimilé à un étranger », ont souligné ces organisations.

Notant que ne pouvaient être inscrits sur la liste des électeurs que les personnes frappées d’une incapacité mentale médicalement prouvée et celles privées par décision judiciaire irrévocable de leurs droits civils et politiques, les militaires et policiers en activité, le collectif des ONGDH en RDC attend du président de la Céni « de donner l’ordre au directeur de la prison de Makala pour que le député Franck Diongo puisse s’enrôler sans retarder, y compris tous les Congolais ayant le même cas ». Ce collectif des ONG signataires de ce communiqué est composé d' Anges de ciel, Dieu Défenseur Universelle, Human Rescue/RDC et Fondation Bill Clinton pour la Paix.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le député Franck Diongo lors d'une conférence de presse au siège de son parti photo Adiac

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