Dr Denis Mukwege : « Je ne suis candidat à rien du tout »

Lundi 9 Octobre 2017 - 19:25

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Dans une récente déclaration rapportée par le média belge Le Soir, le gynécologue a dressé un tableau sombre de la situation en RDC, exprimé sa méfiance envers le pouvoir en place et formulé son adhésion à l’éventualité d’une « transition sans Kabila ».

Résultat de recherche d'images pour "denis Mukwege"Très actif depuis un temps sur le terrain politique, le gynécologue congolais n’arrête pas de surprendre par la pression qu’il met sur le régime Kabila à l’international. Partout où il passe dans les grandes capitales étrangères, il se fait remarquer par son bagout avec, à la clé, une pertinence des analyses dont le soubassement n’est autre que l’amour de la patrie. Loin de ses patientes de l’hôpital de Mpanzi dans le Sud-Kivu, le médecin poursuit son combat pour l’alternance démocratique en RDC en multipliant conférences et déclarations, les unes aussi tapageuses que les autres. Désormais, les interventions du gynécologue, plusieurs fois primé pour son assistance aux femmes violées, sont scrutées à la loupe par le pouvoir en place avec lequel il n’est plus en odeur de sainteté.

De passage récent en Belgique, le directeur de l’hôpital de Mpanzi a de nouveau fait parler de lui à travers quelques déclarations faites au journal Le Soir en rapport avec la situation politique dans son pays. L’occasion était belle pour ce leader d’opinion d’éclairer la lanterne de ses compatriotes au sujet de l’éventualité de sa candidature à la présidence de la République, lui que d’aucuns estiment avoir l’étoffe et la stature. Quand bien même au Rassemblement, sa candidature éventuelle à la présidence d’une éventuelle transition n’est pas à l’ordre du jour, l’homme jouit d’une grande estime de la part de nombreux leaders de ce regroupement politique. Son carnet d’adresses très fourni et ses nombreux accès dans les chancelleries occidentales sont un atout majeur pouvant être capitalisé pour permettre au pays de revenir dans les bonnes grâces de ses partenaires financiers et autres bailleurs de fonds, pense-t-on.       

Très subtil, il s’est refusé d’inverser les rôles étant entendu qu’une telle option ne peut procéder que de l’appel de la base.  « C’est un rôle qu’on ne peut jouer que si le peuple le décide. Ce n’est pas moi qui dois solliciter, mais si la base me le demande, c’est qu’elle va me soutenir dans la vision qui est la mienne », a-t-il déclaré. Et de préciser qu’il n’est candidat à rien tout en nuançant sur le fait qu’il ne serait pas indifférent à toute sollicitation venant de la base. Dr Denis Mukwege croit avoir une vision pour le Congo qu’il voudrait matérialiser avec le concours des Congolais. Mais cela devra passer nécessairement par la tenue des élections, point culminant du processus électoral actuellement en ballotage défavorable à la suite du report imminent des scrutins attendus d’ici fin décembre selon l‘accord de la Saint-Sylvestre. Quid de la suite ? Là-dessus, Denis Mukwege opte pour une transition pilotée par « une équipe neutre qui sera chargée de mettre les choses en place et d’organiser les élections ». Et d’ajouter : « Il faudra mettre en œuvre les principes qui permettront que désormais tous les partis politiques, après transition, puissent concourir à égalité des chances, défendre leur programme ». Mais cette transition sera sans l’actuel chef de l’État, Joseph Kabila, a-t-il martelé, le pouvoir actuel devant se retirer du processus pour donner une chance à la tenue des élections claires, transparentes et crédibles. « Plus encore la transition que les élections elles-mêmes, ce qu’il faut réaliser, c’est le changement de mentalité pour mettre l’homme au centre des préoccupations », ainsi se décline la vision politique de celui qu’on appelle « le réparateur des fistules ».                   

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Dr Denis Mukwege

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