Droit à la dignité : ouverture du guichet unique d’assistance pour les cas de violences

Samedi 25 Novembre 2017 - 17:49

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La structure sise au quartier OCH, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, Moungali,  a été rendue disponible le 25 novembre, afin de recevoir, informer et prendre en charge les victimes des violences sous toutes leurs formes.

La mise en place d'un guichet unique à Brazzaville s’inscrit dans le cadre du « Projet de renforcement de la société civile et des acteurs étatiques pour améliorer le respect des droits des filles et des femmes congolaises ».  Ce projet est piloté conjointement par les organisations non gouvernementales Actions de solidarité internationale et Azur développement, avec l’appui financier de l’Union européenne (UE).   

Au début du projet, ce guichet avait pour siège provisoire Azur développement, dans le 7e arrondissement, Mfilou. Il a été transféré à Moungali, ont expliqué les organisateurs de la cérémonie, pour le rendre plus accessible aux victimes de tous les arrondissements de Brazzaville.

Les victimes pourront joindre les services du guichet de Brazzaville par ce contact: 06 404 4195, et ceux de Pointe-Noire par: 06 628 00 48 ; 06 439 05 19. Elles bénéficieront d’une écoute individuelle afin d’être orientées vers un psychologue, d'une part, et d’une assistance médicale, juridique et socio-économique ainsi que d’un hébergement temporaire, d'autre part.

Ce guichet travaille en collaboration avec les maires, chefs de quartier, directeurs départementaux de la Promotion de la femme, services de sécurité, centres de santé et bien d’autres.

La coupure symbolique du ruban a été faite par le directeur des Affaires administratives et financières du ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Gilles Renaud Zouzi. Le lancement de ce guichet a été marqué par plusieurs allocutions, dont celles du représentant d’Azur développement ; Jean Thibaut Ngoyi, celle de la chargée de la coopération de la délégation de l’UE  au Congo, Amparo Moreno.

Jean Thibaut Ngoyi a indiqué que toutes formes de violence envers les personnes vulnérables sont un fléau intolérable qu’il faut combattre. « Chaque jour qui passe dans le monde, des exactions sont commises à l’endroit des femmes, filles et enfants. Elles laissent des corps et des âmes profondément meurtris ; brisés », a-t-il indiqué, avant d’ajouter : « cette couche des personnes vulnérables mérite une protection adéquate ».

A son tour, Amparo Moreno a expliqué que le projet est cofinancé par l’UE à hauteur de 386 151,85 euros. Au Congo, il a débuté le 1er février 2017 et prendra fin le 31 janvier 2020. Ce projet vise à améliorer la prise en compte des droits des femmes et filles, conformément aux engagements internationaux et nationaux du Congo au respect des droits humains.

Il se fixe aussi pour objectifs la sensibilisation de la population aux manifestations des violences à l’encontre des femmes et filles ainsi qu'aux moyens d’y répondre ; l'amélioration de la prise en charge globale des femmes victimes de violences dans le cadre du guichet unique des deux villes; la documentation des actes de violences commis à l’encontre des femmes et jeunes filles et l'utilisation de ces dernières pour les actions de plaidoyer au niveau local et national.   

Pour sa part, Gilles Renaud Zouzi a souligné que l’exploitation sexuelle; les abus et violences fondés sur le genre constituent une menace pour l’équilibre social. Les différentes enquêtes réalisées par le gouvernement ou ses partenaires, a-t-il expliqué, confirment la persistance et la recrudescence des différentes formes de violences. Elles engendrent des conséquences graves, telles des grossesses non désirées, des infections sexuellement transmissibles, des contaminations au VIH, etc.  Au plan psychologique, le stress profond pouvant conduire à une dépression chronique...

 

 

 

 

 

Cas enregistrés au guichet pour les deux villes

De mars au 30 octobre 2017, cent cinq cas de violences sexuelles ont été enregistrés  dont quarante-quatre pour Brazzaville et soixante et un pour Pointe-Noire.

Cas de violences sexuelles, psychologiques et physiques

Violences sexuelles chez l’enfant : dix à Brazzaville et vingt-quatre à Pointe-Noire

Violences physiques : deux à Brazzaville et neuf à Pointe-Noire

Violences psychologiques : quatorze à Brazzaville et seize à Pointe-Noire

Violences économiques : six à Brazzaville et trois à Pointe-Noire

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

La coupure symbolique du ruban (Adiac)

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