Droits d’auteur : l’expérience sud-africaine et sénégalaise séduit

Jeudi 18 Juillet 2013 - 14:00

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Une session de formation devrait avoir lieu l’année prochaine en Afrique du Sud pour y partager notamment la riche expérience du pays de Nelson Mandela dans la protection des œuvres de l’esprit, ont recommandé les experts multinationaux présents au Symposium international.

Les artistes africains devraient jouir du fruit de leurs œuvres. En cette matière, l’Unesco a affiché une position claire dès l’inauguration du Festival panafricain (Fespam). La musique, a-t-elle affirmé, est un métier et les artistes africains doivent effectivement vivre de leur musique. Au Sénégal, deux projets importants vont marquer une rupture. D’abord, la nouvelle Société de gestion des droits des artistes totalement gérée par eux a reçu la lourde mission de les aider à vivre de leur métier. Ensuite, il y a aussi les efforts sur le statut de l’artiste sénégalais. L’objectif est de le ramener au centre de la société et non au banc. L’Afrique ne devrait plus enterrée ses artistes dans les fosses communes ou le baobab à cadavres comme par le passé. Le Sénégal sous Maki Sall pousse ses artistes à travailler sous contrat, à cotiser pour leur pension et pour se couvrir des maladies. Cette question intéresse au plus haut point les deux Congo. En effet, les deux pays ont le mérite d’avoir mis très tôt des politiques similaires sans en avoir tiré les résultats probants.

Congo-Brazzaville

Parlant de son pays, l’exposant Mfumu du magazine « Vision pour demain » de Brazzaville a dénoncé une gestion administrative et bureaucratique du secteur pendant des décennies. « Le Congo-Brazzaville a raté l’émergence de l’industrie de la musique. On ne vend pas le disque comme on vend la tomate », a-t-il souligné. En effet, la Socodi et l’IAD sont deux usines montées à des époques différentes mais pour le même objectif global : réduire la dépendance aux studios de Kinshasa et de Paris. Si elles ont, chacune en son temps, pu apporter une bouffée d’oxygène à la musique congolaise mais elles ont disparu rapidement faute d’une politique musicale clairvoyante tenant compte d’un bon casting des dirigeants, et les perspectives nationales limitées marquées par l’exiguïté du marché n'ont pas permis des relations fonctionnelles avec la RDC et d’autres espaces sous-régionaux.

Congo-Kinshasa

Sur l’autre rive, la RDC a vu défiler pendant 30 ans les artistes à la tête de la Soneca sans arriver à enrayer la descente aux enfers du secteur. D’où les réserves exprimées par l’exposant Lye M Yoka de l’Institut national des arts de Kinshasa sur le slogan généralement admis « la musique aux musiciens ». Il n’y prête même plus attention, a-t-il affirmé. « Nous avons eu des artistes qui jouissaient d’un aura et même d’une influence certaine auprès du président Mobutu. Ce n’est donc pas une critique malveillante mais des faits historiques. J’ai beaucoup d’admiration pour les anciens musiciens avec lesquels j’ai travaillé et entretenu une complicité ».

Aussi les experts au Symposium ont-ils jugé nécessaire de repenser les politiques en cette matière. D’où l’intérêt porté à ce séminaire d’Afrique du Sud, d’autant plus que l’expérience sud-africaine regorge bien des informations qui pourraient profiter aux autres pays membres de l’Unité africaine.

Laurent Essolomwa