Droits de l'enfant: les progrès réalisés n’impactent pas les plus pauvres

Mardi 19 Novembre 2019 - 15:52

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Trente ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, des progrès historiques ont été réalisés, cependant, de nombreux enfants, parmi les plus pauvres, n’en ont pas encore ressenti l’impact, souligne le rapport de l'Unicef, publié le 18 novembre.

« Il y a eu des gains impressionnants pour les enfants au cours des trois dernières décennies, car ils sont de plus en plus nombreux à vivre plus longtemps et en meilleure santé. Cependant, les probabilités continuent de s'accumuler contre les plus pauvres et les plus vulnérables », a déclaré la directrice générale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Henrietta Fore.

Outre les défis persistants de la santé, de la nutrition et de l'éducation, les enfants doivent aujourd'hui faire face à de nouvelles menaces comme le changement climatique, les abus en ligne et la cyberintimidation. « Ce n'est qu'avec l'innovation, les nouvelles technologies, la volonté politique et des ressources accrues que nous pourrons aider à traduire la vision de la Convention relative aux droits de l'enfant en une réalité pour tous les enfants du monde », a-t-elle fait valoir.

Citant les progrès réalisés en matière de droits de l'enfant, au cours des trois dernières décennies, le rapport « La Convention relative aux droits de l'enfant à la croisée des chemins » note que le taux mondial de mortalité des enfants de moins de 5 ans a baissé d'environ 60 %. Il indique que la proportion d'enfants, en âge de fréquenter l'école primaire non scolarisés, est tombée de 18 % à 8 %.

Toutefois, souligne le document, ces progrès n'ont pas été uniformes. Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les enfants des ménages les plus pauvres risquent deux fois plus de mourir de causes évitables avant leur cinquième anniversaire que les enfants des ménages les plus riches. De même, malgré une baisse des taux de mariages d'enfants dans le monde, les filles les plus pauvres de certains pays sont aujourd'hui plus à risque qu'en 1989.

Agir sans plus attendre

« La Convention se trouve à la croisée des chemins entre son passé illustre et son potentiel futur. C'est à nous de renouveler notre engagement, de prendre des mesures décisives et de nous tenir responsables », a plaidé Henrietta Fore, avant d’ajouter : « Nous devons prendre exemple sur les jeunes qui s'expriment et défendent leurs droits comme jamais auparavant, nous devons agir maintenant - avec audace et créativité ».

Le texte fait également état des menaces qui pèsent sur les enfants du monde entier comme la pauvreté, la discrimination et la marginalisation qui continuent de mettre en danger des millions d'entre eux parmi les plus défavorisés. Les conflits armés, la montée de la xénophobie et la crise mondiale des migrations et des réfugiés ont aussi un impact dévastateur sur le progrès mondial.

D’après le document, bien que le nombre d'enfants vaccinés soit plus élevé que jamais, un ralentissement des taux de couverture vaccinale au cours de la dernière décennie menace de réduire à néant les gains durement acquis en matière de santé des enfants. Ainsi, la couverture vaccinale contre la rougeole stagne depuis 2010, contribuant à la résurgence de cette maladie mortelle dans de nombreux pays. Près de trois cent cinquante mille cas de rougeole ont été enregistrés en 2018, soit plus du double du total de 2017.

Le nombre d'enfants non scolarisés a stagné et les résultats d'apprentissage des enfants scolarisés restent médiocres. Globalement, le nombre d'enfants qui ne sont pas dans le primaire est resté stable depuis 2007.

Josiane Mambou Loukoula

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