Droits de l’Homme : ASF salue la condamnation d’un officier de la police

Jeudi 19 Novembre 2015 - 14:45

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Cette sentence de la justice congolaise est bien accueillie par les organisations de défense de droits de l’Homme. Avocats sans frontières (ASF) qui salue, dans un communiqué de presse qu’il a rendu public, cette décision de la justice congolaise appelle toutefois les autorités  du pays à tout mettre en œuvre afin que le processus de payement des réparations soit mené à bien de façon effective et que la protection des victimes soit garantie.

Selon Innocent Cokola, assistant de projet en Justice Internationale pour ASF, « en prononçant une peine plus forte que celle requise par le ministère public, la cour a réaffirmé son indépendance ».Cette affaire, poursuit-il, est déterminante dans la mesure où il s’agit de la première condamnation du genre dans la province du Maniema, les faits s’étant déroulés dans des villages difficilement accessibles et en dehors des zones sous l’observation de la communauté internationale.

Cette condamnation démontre donc la volonté du système judiciaire congolais à poursuivre des efforts dans la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes contre l’humanité en RDC, et ce même au niveau des plus hautes sphères des forces armées, et dans les zones les plus inaccessibles du pays.

Selon Dominique Kamuandu, coordinateur Justice internationale pour ASF, « cela permet de lancer un signal à l’égard de ceux qui reproduiraient les agissements du colonel incriminé ». Pour mémoire,  en mai 2012, le commissaire principal Amuri Pia Abraham avait dépêché ses hommes pour rétablir l’ordre public qui a été troublé à la suite d’un conflit de pouvoir coutumier entre deux groupes en territoire de Kibombo, dans la province du Maniema. Arrivé sur le lieu, le commandant de la police s’est allié au leader de l’un des deux groupes protagonistes et ses hommes se sont livrés à divers crimes contre l’humanité, tels que des pillages, viols ou tortures, à l’encontre des membres de l’autre groupe.

C’est ainsi que le commissaire principal sera mis aux arrêts et au terme d’un procès riche en rebondissements, le commissaire principal de la Police nationale congolaise sera reconnu coupable par la Cour militaire de Kindu des crimes commis par ses hommes dans plusieurs villages du territoire de Kibombo. Quoiqu'elles aient salué la décision de la cour, les organisations non gouvernementales ayant pris part au procès ont appelé à la vigilance quant à des risques d’évasion du condamné ainsi qu’aux risques sécuritaires auxquelles ces dernières s’exposent.

 

Aline Nzuzi

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