Droits de l’homme : la RDC mise sous surveillance

Samedi 1 Octobre 2016 - 19:31

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Une des récentes résolutions du Conseil des droits de l’homme de l’ONU prévoit l’organisation de débats publics sur la RDC à chacune des trois sessions ordinaires du Conseil en 2017.

Une des grandes résolutions adoptées lors de la trente-troisième session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui s’est achevée le 30 septembre, porte sur la nécessité de mettre désormais la RDC sous surveillance au regard de la situation politique tendue qui s’observe à trois mois de la fin du mandat constitutionnel du président de la République, Joseph Kabila. Cette résolution inscrit dorénavant le pays au centre de l’attention de cet organe onusien qui vise, autant que possible, à prévenir une situation chaotique dans un contexte sociopolitique où tous les signaux sont quasiment au rouge. Le Conseil des droits de l’homme pense lancer, à travers cette résolution, un message fort aux autorités de la RDC astreintes, d’après lui, à respecter l’État de droit, la Constitution et le processus électoral  à défaut d’en répondre devant la communauté internationale.

Et de rappeler ainsi que le respect des échéances électorales et la protection des droits humains sont intimement liés, en RDC comme partout ailleurs. Cette résolution, à en croire le président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Dimitris Christopoulos, « exprime de profondes inquiétudes quant aux violences commises dans le contexte des élections » avec, à la clé, « les restrictions croissantes aux libertés fondamentales », notamment les détentions arbitraires, les menaces contre la société civile, les journalistes, les membres de partis politiques et les entraves aux libertés d’expression et de manifestation.

La FIDH a donc qualifié la décision du Conseil "d’acte politique fort indispensable pour répondre à la crise des droits humains qui secoue la RDC alors que tous les signaux sont au rouge et que les violences ne cessent de se multiplier". La veille, la haute commissaire adjointe aux droits de l’homme des Nations unies, Kate Gilmore, avait déjà jugé qu’une « enquête indépendante, transparente et crédible [était] nécessaire pour traduire en justice les auteurs et les instigateurs des violences ». C’est autant dire que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies aura désormais un œil plus regardant sur tout ce qui se passe en RDC en documentant notamment des faits de violations de droits de l’homme lors des manifestations politiques.

Par ailleurs, ladite résolution prévoit l’organisation de débats publics sur la RDC à chacune des trois sessions ordinaires du Conseil en 2017 et ouvre la voie à des actions supplémentaires – notamment sous la forme d’une session extraordinaire à laquelle la FIDH avait appelé en juillet 2016. « Le Conseil des droits de l’homme a fait un pas dans la bonne direction, mais le véritable test résidera dans sa capacité à réagir aux développements sur le terrain, d’autant que ceux-ci pourraient menacer la stabilité régionale. Le Conseil doit être vigilant et se tenir prêt à contribuer davantage aux efforts internationaux pour la prévention d’une crise dont les conséquences pourraient être incalculables », a ajouté le président du FIDH.  

Alain Diasso

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