Droits de l’Homme : les medias et la Commission Justice et paix se préoccupent de la vulgarisation des textes

Jeudi 13 Août 2015 - 16:17

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La Commission diocésaine Justice et Paix a organisé le 7 Août à Pointe-Noire  une rencontre citoyenne avec les médias sur la vulgarisation des textes juridiques de protection des droits humains.

« Médias et droits de l’Homme » a été le thème de cette rencontre qui a eu, entre autres, pour but de contribuer à la connaissance, à l’exercice et à la défense des droits par les citoyens et de faire connaître certains instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux de protection des droits humains. La rencontre a regroupé les organes  publics et privés de presse, implantés dans la ville de Pointe-Noire, les représentants des administrations publiques et des associations de défense des droits humains.

Cet échange a été motivé à la suite du constat peu reluisant fait du paysage médiatique congolais d'aujourd’hui, qui offre peu d’espace dans la grille de programmes ou dans les pages des journaux à des émissions citoyennes d’éducation ou des articles de presse sur les droits de l’Homme.

Ainsi, de nombreux textes  d’importance capitale sont ignorés des citoyens. Ce sont, par exemple, la Constitution du 20 janvier 2002 qui traite entre autres des droits et libertés fondamentaux et des devoirs, la Charte des droits et des libertés adoptés la Conférence nationale souveraine de 1991, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948, la Convention des Nations unies sur l’élimination  de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes du 28 Juillet 1979, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants du 10 décembre 1984 et entrée en vigueur le 26 Juin 1987...

Suite aux nombreuses déviances constatées dans les medias où les faits ne sont toujours pas rendus selon les règles d’éthique et de déontologie en la matière, « la Commission diocésaine Justice et Paix pense que les médias ont un rôle à jouer dans l’œuvre de vulgarisation. Les medias imprègnent et forment la culture d’une société et la mentalité de ses membres. Ils peuvent promouvoir une véritable « culture des droits de l’homme . La qualité et l’honnêteté du travail des journalistes ont ainsi une influence directe sur les membres de la société, car chaque personne est exposée aux médias par le biais de la presse écrite  et en ligne, de la télévision, de la radio, des blogs ou des réseaux sociaux. Ils peuvent faciliter le dialogue et la connaissance mutuelle. Ils peuvent susciter la solidarité envers les victimes des violations des droits humains, des conflits ou des catastrophes naturelles. Le métier de journaliste revêt, par conséquent, une responsabilité sociale particulière. Ce qui a valu aux médias d’être parfois qualifiés de quatrième pouvoir », a dit Alain Didier Cyriaque Louganana, responsable de la recherche, assistant juridique adjoint et chargé du projet NED à la Commission diocésaine Justice et Paix.

Au terme des échanges, plusieurs résolutions ont été faites par les participants qui ont reconnu que la question des droits de l’Homme est, avant tout, une question transversale où chaque institution doit agir pour la formation de la conscience humaine. C’est ainsi que les ministères en charge des enseignements, de la jeunesse, de la justice, de la promotion de la femme doivent insérer dans leurs programmes d’activités des sessions ou des formations en lien avec les droits de l’homme par exemple.

L’insuffisance des moyens techniques et financiers de plusieurs médias, le manque de formation adéquate de certains journalistes, sans oublier les violations de certaines règles déontologiques par ceux-ci ont été répertoriés comme des facteurs qui influent dans le rendement des journalistes et les rendent du coup contre performants et discréditent leurs médias. Ainsi,  les journalistes ont souhaité travailler ensemble avec la Commission Justice et Paix pour la mise en place d’un projet de formation avec  les médias sur diverses thématiques notamment celles d’éducation aux droits de l’Homme, d’éveil de la conscience citoyenne mais aussi d’un média thématique qui ne traitera que des questions de droits de l’Homme et au sein duquel seront employés des journalistes formés à ce sujet.  

Des doléances que la Commission Justice et Paix en accord avec les autres acteurs tentera de faire aboutir dans une dynamique de recherche collective.

La Commission diocésaine Justice et Paix est un service de l’église catholique dont la mission est de promouvoir la culture de paix par le respect des droits de l’Homme et de la justice sociale. Depuis octobre 2014, elle développe un projet intitulé « Monitoring des lieux de détention et vulgarisation des textes juridiques de protection des droits humains dans la ville de Pointe-Noire ».

 

 

 

 

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

les participants lors des échanges crédit photo"DR"

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